Poisson d'avril...



Vous m'avez bien eu, bravo !


Franchement, honnêtement, vous voulez que je vous dise ? C'est bien fait.


Nan mais si, le coup du film de genre complètement pété à bas coût, français en plus, qui a réussit à virer ses scénaristes parce qu'ils consommaient le PIB du Burundi en cocaïne, fallait le faire.


Et puis, y a les détails et tout qui va bien.


La voix off qui chuchotent par exemple. Ha si ! C'est un classique mais ça marche du feu de dieu. Les acteurs en roue de monocycle rouillée libre qui jouent comme ils peuvent des dialogues prétentieux et vain. C'est du beau boulot. Le quinté+ dans l'ordre vous dis-je.


Et puis il n'y a pas de scénario parce que vous comprenez, c'est une "parabole métaphorique en fable hyper évasive". Mes couilles en ski.



Ha, on est le 1er mai ?



Magnifiquement improbable, prétentieux, risible, pathétique, stérile, honteux, affligeant et destructeur*.
Voilà 8 adjectifs pour autant de points que je ne donnerai pas à ce film parce que, quand même, faut pas déconner.


C'est tout simplement inconcevable. Pas que l'on donne de l'argent pour ça, non, cela, je le conçoit, mais que ce truc sorte en salle en l'état.


Hé mais, quand on dit que le cinéma français doit s'affranchir des carcans habituels dans lesquels il est enfermés, c'est pas pour que vous nous sortiez de derrière les fagots des daubes d'un nouveau genre !


C'est dingue quand même, y a rien qui va. Et puis, c'est du gâchis, non ?


Si, je vais être indulgent et laisser le bénéfice du doute à l'esthétique du film qui essaie, oui essaie, mais bon. Enfin il y a un effort. Je pourrai même affirmer que ce point est le moins raté du long-métrage et, à mon sens, si le film ne manque pas d'idée, il ne semble pas savoir quoi en faire et rate à peu près tout ce qu'il entreprend.


En effet, pour le reste, on est pas loin d'un amateurisme devant lequel les Jean-Connard élitisme se prosternent parce que "tu comprend, c'est une déconstruction des codes pour en créer des nouveaux" - ou alors, c'est de la merde, c'est toi qui vois.


Donc : Un film de science-fiction hybride entre un drame et un... je-ne sais quoi d'insupportable.
Pourquoi pas.


Je ne comprend pas où le film veut en venir, ni si les gens qui l'ont fait ont la moindre idée de la direction où aller. Mais cela donne lieu à un rire. Un rire qui est survenu à la fin du film, par une accumulation d'improbables décisions qui voudraient certainement évoquer une multitude d'œuvres, de références, en maintenant un drame solide sur fond de fuite du réel, sorte de rêve suspendu... Non, tout cela n'est que masturbation intellectuelle saupoudrée d'une incompétence certaine.


Ou peut-être que je suis à côté de la plaque et que c'est un film magnifique, novateur, aux acteurs désincarnés qui évoquent au delà de leur simple jeu, un nihilisme universel et une réflexion sur la société, l'être humain et l'amour... Hahaha. Haha. Ha.


Donc, j'ai ri, parce que, bien qu'affligeant, le spectacle qui se déploie devant mes yeux ébahis dans cette salle de cinéma, n'est même pas drôle comme peut l'être un nanar. Il n'est drôle que par ce rejet total et ce dépit qui m'a habité et qui m'a fait rire de lassitude.



Il faut y aller maintenant, laissez-le agoniser...



D'accord, je conclu.


Les scènes s'enchaînent, chacune d'une nullité qui semble dépasser celle de la précédente. Et moi de subir l'horreur d'un film qui n'a même pas la décence d'être franchement, joyeusement et amicalement drôle.


Il m'aurait fallu des potes et des bières et peut-être que j'aurai apprécié me moquer, d'un rire aussi gras que peut être le film, d'une œuvre sans intérêt mais avec une prétention certainement visible depuis l'espace. C'est d'ailleurs ma suggestion du jour, le voir dans ces conditions.


Dernier petit aparté, promis, après, je vous laisse tranquille, il m'est assez douloureux de lire, par la presse spécialisé ou par des cinéphiles qui s'expriment sur le net, une telle œuvre comparée aux film de genre français de ces dernières années qui, je dirai, sont un poil plus réussi (au hasard Grave et Les garçons sauvages), a-t-on vraiment vu le même film ?


J'ai mis deux parce que j'ai quand même ri au bout d'un moment/10


*J'ai écrit cette critique "dans le feu de la réaction" comme j'aime à dire, ne m'en voulez pas si celle-ci est assez peu engageante et peu pertinente (elle sera toujours plus pertinente qu'un film qui n'a rien à dire et ne prend même pas le temps de développer le rien)

Jekutoo

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6

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