Pour la signature de Cody (et pour Megan, évidemment)

Dans un premier temps s’annonce un petit film de rebellocrates collégiens et petites filles dissipées. Un a-priori totalement légitimé par une intro très "avant j’étais une citoyenne normale", des morceaux de poésie lourdingue et une BO rock de niveau Coldplay/Maroon 5.

Pourtant Jennifer’s Body n’est pas une coquille vide insipide, c’est même un teen movie assez noble, parvenant à plusieurs reprises à articuler une pensée relativement lucide et juste par le biais du trio principal. Justement, l’ensemble est amusant, d’abord par les sarcasmes d’un tandem dépité par sa condition sociale et la médiocrité de ses camarades, mais également par la méchanceté de la somptueuse Mégan Fox, arrogante au possible parce qu’elle peut se le permettre.

Ecrit par Diablo Cody (scénariste de Juno), le film met en scène un univers féminin exacerbant des thématiques sexuelles adolescentes. Peut-être même que Diablo Cody livre un peu de sa vie fantasmatique par l’expression surnaturelle de ses angoisses. Il y a un peu de Someone’s Knocking at the Door ici (film d’ados en plein délirium et dévorés par leurs pulsions et leurs désirs, assumés ou refoulés).

Parmi les surprenantes qualités de Jennifer’s Body, ses saillies noires cyniques tiennent le haut du pavé (le "monopole de la souffrance" à l’enterrement). Elles ne sont pas toujours tout à fait "politiquement incorrecte", à l’image de l’oeuvre, mais d’une acidité joyeuse. Le fond de l’histoire, c’est-à-dire la revanche d’une aguicheuse tombée dans un traquenard, prend l’ordre phallocrate pour bouc-émissaire, mais ne va pas jusqu’à incriminer une quelconque corporation masculine. Un peu d’agressivité mais rien de véritablement féministe ici ; tout ce décorum un peu hargneux sert davantage comme une toile de fond destinée à instaurer une atmosphère "girly".

Les cinéphages en retiendront sa nymphomane meurtrière de luxe, la sirène carnassière Mégan Fox. Le reste est plus qu’honnête, mais tellement accessoire.

http://zogarok.wordpress.com/2012/01/15/seances-express-n1/

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le 18 oct. 2014

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