Suite à une séparation des plus brutales avec son bouillant époux (Cary Grant), la sublime, riche et célèbre Tracy (Katharine Hepburn) s'apprête à convoler en secondes noces. Ses beaux projets sont brutalement remis en question quand, juste avant le mariage, son ex-mari s'invite à la fête accompagné d'un bel écrivain tourmenté (James Stewart), travaillant par nécessité pour un minable tabloïd. Que de soupirants ! Qui gagnera le cœur de la belle ?
C'est précisément là que le film m'a déçue. Certes, les acteurs sont merveilleux et il est vraiment difficile de ne pas être fasciné par le charisme de Katharine Hepburn. Le rythme est enlevé, les répliques s'enchaînent avec élégance et la première partie du film est particulièrement réussie, en partie grâce au personnage de la jeune sœur effrontée de Tracy et à l'impertinence de ses propos. Mais - outre l'incohérence de certains comportements et une fin ridicule - il est des situations dans lesquelles il n'est pas possible de voir une femme se complaire : la pauvre Tracy est tant encensée par tous pour sa beauté que cela confine à l'insulte et chacun lui explique qu'elle serait la femme parfaite (grâce à son corps et à son visage, on insiste bien, comme s'il s'agissait là de deux qualités bien distinctes) si elle voulait seulement se donner la peine "d'avoir du cœur" (comprendre : de n'avoir aucun avis sur quoi que ce soit et d'accepter l'alcoolisme de son mari et les infidélités de son père, et surtout d'arrêter de leur faire des reproches parce que tout ça, au fond, c'est uniquement de sa faute bien sûr, c'est ce qui se passe quand on n'est pas une femme complaisante, on détruit son mariage et celui de ses parents ). J’espérais au début que ce ramassis d'absurdités allait aiguillonner les personnages féminins et conduire à leur juste révolte - ou du moins allait être dénoncé. Que nenni ! Autres temps, autres mœurs certes, mais il y a tout de même des limites. A voir uniquement si vous êtes un inconditionnel de l'une des trois têtes d'affiche et que vous n'êtes pas rebutés par l'absence totale de vraisemblance psychologique.

LauraBow
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le 25 mai 2019

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LauraBow

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