(oh merci)..."vous me faites rire avec vos articles. Vous me rendez méchante" dit une groupie, une follower du sarcastique influenceur. C'est ma (courte) scène favorite, hyper courte, elle dit tout. Et parle de 2022. Dommage que l'actrice soit de dos, elle parle en passant à Benjamin Voisin, assis.
N-ième film sur la corruption et n-ième pamphlet anti "société du spectacle".
Des scènes redondantes, ronflantes, sur-explicatives. Film Répétitif. Prévisible.
Enfonce des portes ouvertes. Etale, dénonce et répète des évidences.
Tuto lourdaud sur le parisianisme, les médias et le corruption.
Mais moins lourdaud que mon poussif texte en série de remarques:
_________j'ai peu de souvenir de mes cours de Français mais les surprises et pièges du film me rappellent certains de la pièce de Molière, "Les Précieuses ridicules". Où des extravagantes sont punies par un canular, par une « pièce sanglante »,
organisée par « une académie de beaux esprits ».
________en plus prout-prout, le film fait les même reproches que faisait déjà Jean Yanne dans entre autres Chobizenesse ou Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, dans les années 70s.
Ce film de Giannoli se veut plus distingué que ces farces dites has-been: il se croit plus précieux comme beaucoup des personnages qu'il dénonce, mais en fait, je trouve qu'il fait beaucoup de manières.
Souvent des scènes sont sur-explicatives: il y a la voix off qui explique, sur une scène où un personnage explique à l'autre ou visuellement on voit déjà de nous-mêmes ce que les deux expliquent.
Le Singe grimaçant est une métaphore sur-explicative aussi: les vanneurs ricanent et montre les dents comme des ouistitis.
Étienne Chatiliez dans le sous estimé La confiance règne avait donné à Cécile de France et Vincent Lindon, comme consigne et indication dans sa direction d'acteur, de "penser aux chiens de prairies/meerkats". Ici, ce sont des singes en costumes.
Un singe grimaçant,
des personnages grimaçants par nature,
mais des acteurs grimaçants,
font un film grimaçant.
Je préfère Ridicule, pourtant pas mon Patrice Leconte préféré.
Et tout ce film me parait contenu dans une seule des scènes au début du méconnu 'Les Caprices d'un fleuve' de Bernard Giraudeau.
"Je fais comment sans polémique?":
________Xavier Dolan sonne faux lors de sa première scène face à Gérard Depardieu.
C'est lorsqu'il exige "sa polémique" pour faire vendre son livre.
Il sera en revanche bien meilleur, intense et juste, lors de ses bas-les-masques avec Rubempré dans leurs conversations sur la littérature et après l'enterrement.
________certains trouvent bidon le rire de Francis Huster dans Le Diner de Cons,
ceux de Benjamin Voisin et Vincent Lacoste lors de leur première scène le soir au bureau sont tout aussi faux. Or les leurs, entre eux, sont supposés être vrais.
Benjamin Voisin me rappelle même Charlie Chaplin quand il se fait passer pour une mannequin à une fête foraine, frappe son voisin avec matraque et rigole de toutes ses dents la tête en arrière...
________La Balibar m'a cette fois paru ridicule: la lèvre pincée, le regard jaugeur (ou imitant un Chinois?), la mine inquisitrice...ri-di-cu-le.
________heureusement sont impeccables de vérité et sonnent très juste à l'oreille: Jean-François Stévenin (Twitter), André Marcon ("la pintade") et cette Salomé Dewaels que je ne connaissais pas.
_______je l'ai revu: le coeur du film me semble la scène 'très-actuelle'...où le commentaire dit:
_"...(tous) prêts à tous les arrangements avec ces barons de l'industrie, pour éviter d'être attaqués dans leurs journaux...
tout ce p'tit monde grenouillait dans la même flaque d'intérêts zet de compromissions.
Mais encore au-dessus d'eux, tout là-haut, au sommet de la pyramide, il y avait la Finance et les oligarques, Les Laffite, les Rothschild, , les Nucingen et toutes leurs intrigues à la Bourse (#les frères Duke?) .
Dans les coulisses du spectacle, ce sont eux qui tiraient les ficelles, de toutes ces marionnettes.
La nouvelle aristocratie était celle de l'argent et on n'était pas prêt de lui couper la tête".
_______en plus des Jean Yanne dont je parle au-dessus, dont l'allusion à ses films me fait passer pour encore plus vulgaire et de mauvais gout que je ne le suis,
j'ai aussi préféré le film avec Lancaster et Curtis qui traitait des mêmes problèmes dont les corruptions et la publicité, les politiques et le lobbying dans Le Grand Chantage/Sweet Smell of Success en 1957.
________je l'ai encore revu en grande partie et finalement, je me trouve sévère avec ce gros travail qui éduquera ceux qui ne savaient pas déjà ce qu'il raconte et surligne dans de beaux décors et costumes.
_________Depardieu est très juste, délicat et dans un rôle en total contre-emploi car il aime la littérature (il la défendait et m'éclairait avec passion et pédagogie dans un numéro spécial de La Grand Librairie avec François Busnels où ils parlaient et conseillaient cette liste de livre:
https://www.senscritique.com/liste/depardieu_fait_son_pivot_chez_busnel_ses_livres_favoris/1099940 )