Il était une fois... un petit réalisateur italien du nom de Sergio Leone qui devait rêver des grands espaces de l’Ouest américain. Fort de son succès avec la trilogie du dollar terminée en beauté avec "Le bon, la brute et le truand", il entame une nouvelle trilogie de "Il était une fois", en commençant par ce qu’il vient de finir, à savoir le western.
"Il était une fois dans l’Ouest" est un grand classique du cinéma, et un grand classique du western, laissant un peu (j'ai bien dit « un peu ») de côté cet aspect spaghetti qui a rendu célèbre sa première trilogie, réinventant du même coup le genre western. Ici, il revient vers du plus classique, mais n’oublie pas de marquer de son empreinte sa réalisation.
Nous retrouvons tous les codes qui ont fait sa célébrité, sublimant sa réalisation comme il a su le faire avec son film précédent. Entre les plans sublimes, tant au niveau des portraits que des plans généraux, les gueules patibulaires (notamment celle d’Henry Fonda), la prestation REMARQUABLE du quatuor Claudia Cardinale/Charles Bronson/Henry Fonda/Jason Robards, des dialogues savoureux, et la musique entêtante d’Ennio Morricone qui nous régale de cet air d'harmonica magnifiquement porté par Charles Bronson aux yeux clairs pleins de mystères, il n’y a rien à dire.
Et pourtant, je suis là à écrire ce qui devait être dit en quelques lignes. Car c’est un chef-d’œuvre qui scotche le spectateur dans son fauteuil dès les premières minutes, en réussissant la prouesse de lui faire attendre aussi un hypothétique train, sous cette ambiance pesante magnifiquement soulignée par le grincement inlassable de l’éolienne, le plic-ploc des gouttes d’eau qui tombent les unes après les autres… On en vient même à sentir cette chaleur qui semble appesantir encore un peu plus cette insoutenable attente. Le fait est que nous attendons avec une certaine fébrilité ce qui va se passer. Eh bien cette ambiance, nous allons la retrouver tout au long du film, aménageant ici et là des moments pour laisser respirer le spectateur qui ne verra pas passer le temps malgré la grande longueur de cette production.
Cela dit, lisez les papiers d'autres cinéphiles qui résument à eux seuls toutes les bonnes, les grandes, les immenses qualités de ce film indémodable et qui ne vieillira jamais, tout simplement parce qu’il raconte de façon anecdotique la conquête de l’Ouest, et ce dans des décors de rêve. Comme quoi, même avec un scénario relativement simple, on peut faire de grandes choses… et mériter sa place au Panthéon du 7ème art.