Il était une fois dans l'Ouest est un film réalisé et en partie écrit par Sergio Leone sorti en 1968. Ce film est considéré comme un chef-d'œuvre du western spaghetti, genre cinématographique que le réalisateur rendra populaire. La BO est bien sûr composée par son acolyte ; Ennio Morricone.


Pour Sergio Leone, Il était une fois dans l'Ouest est une œuvre imposante et personnelle, expliquant en partie son échec commercial aux États-Unis (où le film fut amputé de plusieurs scènes à sa sortie), alors qu'en Europe, le film fut un grand succès !


Certains spécialistes du cinéma ont également avancé que ce rejet du public américain était dû au refus de voir Henry Fonda dans un rôle de tueur d'enfants. Il n'en reste pas moins que le cinéma américain se voit concurrencé par le cinéma européen sur un genre cinématographique qui lui était historiquement réservé : le Western et qui, de surcroît, peut être tourné hors de son territoire historique.


Il était une fois dans l'Ouest est le premier volet de la trilogie ; Il était une fois, qui connaîtra deux suites : Il était une Fois la Révolution traitant de la révolution mexicaine et Il était une fois en Amérique traitant principalement de la prohibition.


L'idée de cette trilogie, est venu à Sergio Leone alors qu'il ne voulait plus après le bon, la brute et le truand faire de Western ! Mais, le fait qu'avec ce film, il pouvait revisiter le mythe de l'ouest américain en lui rendant son réalisme trop longtemps altéré par les conventions du cinéma américain, notamment avec les impacts des balles qui font normalement un trou énorme dans le corps ou de la violence que le cinéma américain a aseptisée alors qu'à l'époque, un tueur exhibait des oreilles coupées de ses ennemis pour imposer le respect (William Quantrill).


Il était une fois dans l'Ouest revient sur la conquête de l'ouest, en particulier d'une rivalité pour l'appropriation de terres qui traverse le futur chemin de fer et d'une vengeance en se servant de personnages représentatifs des westerns "classiques" afin de mieux les détourner.


Le film nous contera l'histoire de six personnages : un mystérieux joueur d'harmonica joué par Charles Bronson dont on découvrira très vite le côté as de la gâchette après être tombé nez à nez avec trois tueurs aux longs manteaux poussiéreux envoyés par Frank joué par Henry Fonda, bras droit de Morton, un patron du chemin de fer en rêve de plage de sable fin joué par Gabriele Ferzetti et qui a dans son chemin, Peter McBain joué par Frank Wolff, le propriétaire de terres qui vont accueillir des chemins de fer et qui attend sa future épouse, Jill joué par Claudia Cardinale.


Malheureusement pour Jill, Frank contrairement aux demandes de Morton, tuera McBain et ses trois enfants, tout en faisant en sorte de faire accuser le Cheyenne, un chef d'une bande connu dans les environs pour ses cache-poussières joué par Jason Robards.


Et d'un heureux hasard, Harmonica, le Cheyenne et Jill se rencontreront dans une auberge pour se tourner ensuite autour avec comme fil rouge, les terres de McBain et la raison pour laquelle Harmonica cherche Frank.


La scène la plus marquante du film était bien sûr, la scène où on sait pourquoi Harmonica s'appelle Harmonica ; Frank l'a forcé à tenir son frère sur les épaules, alors qu'il est sur le point d'être pendu, avec un harmonica dans la bouche ... le duel et sa résolution apporteront un final de haute volée sur l'incroyable fond musical d'Ennio Morricone.


Ses mêmes scènes sont magnifiées par leurs acteurs ! Henry Fonda (que Sergio Leone voulait absolument avoir pour le faire jouer dans un rôle loin de ses rôles habituels) et Charles Bronson qui sont absolument époustouflants, j'aime beaucoup le maquillage des acteurs pour faire en sorte qu'ils aient toujours un aspect sale, les traits tirés, on sent que les personnages en ont bavé sans avoir besoin dialogue comme dans la scène d'intro où sans dialogue, on sent à quel point les trois tueurs en ont vu de toutes les couleurs dans cette Amérique qui est tiraillée entre les duels de cowboy à l'ancienne et l'appel de l'argent !


Le film parle de la vengeance et de la transition entre deux époques avec leurs individualités qui restent bloquées dans la conquête de l'ouest (ou les personnes profitant de cette transition pour faire immerger le capitalisme) sans pour autant magnifier ou dénigrer, mais en préférant comprendre les personnages Leone offre du grand cinéma !


On retrouve par rapport à Il était une Fois en Amérique le double thème du duo et de la désillusion permettant d'offrir un fil rouge sans être des suites chronologiques entre les différents Il était une fois.


Niveau réalisation, le film est sorti en 1968 et à l'instar de 2001 : l'Odyssée de l'Espace, Sergio Leone impressionne par ses cadres et son découpage, on sent qu'il a une vision et des idées qu'il a réussi à exécuter avec brio à s'en demander comment il a fait à l'époque pour penser à tout ça ?


Tout cela avec la musique d'Ennio Morricone qui est aussi bonne que dans le Bon, la Brute et le Truand avec cet air d'Harmonica pour exprimer la vengeance accompagnant à merveille tous les plans du film qui l'incorporent !


Comme lors de la scène où Harmonica doit tenir son frère et où le morceau a un lien particulier avec l'image, en effet le côté saisissant de la scène se nourrit de la partition allant crescendo pour amener de la force à l'ensemble tout en apportant une mélancolie à la partition !


Selon le compositeur, Sergio Leone lui aurait fait refaire vingt fois sa BO avant d'enfin se déclarer satisfait, et quand on voit le résultat final, on ne regrette pas qu'il ait été aussi exigeant en sachant que ses compositions ont été jouées sur le plateau de tournage pour permettre aux acteurs de mieux rentrer dans l'ambiance.


Pour conclure, Il était une fois dans l'Ouest est un film visionnaire avec une aura légendaire que très peu arrivent à égaler !


C'est très rare pour moi de mettre 10 à une œuvre, et surtout l'attribuer deux fois au même artiste, mais je ne peux que m'incliner devant ce chef-œuvre ...


Sur ce, je vous remercie de m'avoir lu !

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le 12 avr. 2019

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Albator_Larson

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