la (dé)construction des élites
Formidable dénonciation d'un système d'éducation totalement à l'agonie et aux méthodes dépassées, tout y est laid, absurde, misérable, lâche et profondément inégalitaire.
Il y a beaucoup de cruauté dans cette institution supposée être le flambeau de la nation anglaise, sa direction étant assuré par un cortège de professeurs et de pions d'une incroyable veulerie.
Leur hypocrisie constante organise le compartimentage des aspirations et la vie futures de leurs élèves dans le seul but de servir l'armée et l'église.. C'est finalement avec beaucoup d'horreur que l'on suit cette machine occupée bien plus à broyer et niveler les esprits qu'à réaliser une élite équilibrée.
Le montage, admirable, ordonne ainsi le récit en plusieurs chapitres illustrant le caractère pourrissant de ce collège.
Le prologue s'ouvre par des passages religieux aux discours lénifiants, discours censés illustrer les valeurs morales qui se doivent d'être suivie mais en parfait décalage avec la réalité quotidienne du collège et surtout à l’opposé des aspirations de toute cette jeunesse ivre de vie.
Le film se focalise donc sur plusieurs étudiants essayant de résister à cette oppression psychologique (et parfois même physique) de ce corpus éducatif sclérosé.
Le final, jouissif bien que radical, est une véritable explosion libertaire et salutaire face à tout cette société emplie de négation du libre arbitre et de la volonté de se construire humainement pour ces étudiants.
Si des scènes sont férocement drôle tant les propos et la réaction des professeurs sont absurdes, il n'en reste pas moins que le récit se veut malsain et révoltant.
Violemment anarchique et contestataire le film fut en conséquence interdit pendant très longtemps, d'autant plus qu'il traite de la naissance de l’homosexualité dans ce genre d'établissement corseté sexuellement.