Le film parvient à la fois à être putassier et politiquement correct tout en étant hystérique et soporifique à l'unisson. Un accomplissement en soi et quelque part "Only possible in 2023".
Le fait est qu'il est difficile de ressentir quoique ce soit quand tous les personnages secondaires font office d'archétypes fonctionnels. Quelle ironie de faire le constat d'une écriture aussi forcée dans une oeuvre mettant en exergue le consentement.
Alors oui, c'est bien filmé (comme toutes les réalisations signées par des personnes sortant d'une école de cinéma onéreuse). Mais à quoi bon bien filmer si on est incapable de communiquer autre chose que des artifices et du vide ? Être cinéaste c'est avant tout être capable de recréer une certaine essence émotionnelle, faire naître l'étincelle du réel. Or que fait Molly Manning Walker ? Elle multiplie les gros plans sur la mine déconfite de l'actrice principale parce que c'est ce qu'elle a appris en cours. On lui a dit que c'était comme ça qu'il fallait faire. Molly, Molly, Molly... Tu as encore tellement à apprendre et malheureusement ça ne s'apprend pas à l'école. Singer l'authenticité ce n'est pas être authentique.
Allez hop, encore un long-métrage Instagram ! Un de plus.
Et loin de moi l'envie de tenir des propos polémiques mais "Spring Breakers" de Korine brasse beaucoup plus d'âme et d'aspérités que ce film post-metoo de bonne élève dont la plus grande audace s'arrête à son titre instructio-éducationnel.