L'invasion des profanateurs de pop culture

Ma grand-mère disait toujours : "Gamin, il y a une fine frontière entre l'art et le nanar". Illustration empirique ici.

J'ai aimé (dans l'ordre) :

- les (trop) rares apparitions de Carpentier et Van der Weyden

- les seins d'Anamaria Vartolomei

- les effets spéciaux

J'ai pas aimé (sans ordre particulier) :

- Le storytelling à la ramasse

- la pauvreté de l'humour

- la musique classico-générique

- le scénario

- le climax

- le personnage grotesque de Luchini

- le manque d'humanité et d'interactions notables

- Rudy

- L'absence totale de combat aux sabres laser

En fait, tout le monde parle de Star Wars mais pour moi le postulat reprend davantage d'éléments de l'invasion des profanateurs de sépultures, de Transformers et de... Coincoin (of course).

Sinon ouais, j'ai compris la parabole sur la présence du bien et du mal en chacun de nous et la satire du manichéisme religieux mais l'exécution est assez bancale/laborieuse. En guise de comparaison, France était un film très ambitieux mais inégal ; ici Dumont se plante sur toute la ligne, draine son cinéma de toute chaleur humaine et sociale en choisissant de se focaliser sur les 0 et les 1, ce pour la mise en avant d'un propos qui sent le réchauffé et qui avait été mille fois mieux traité dans Coincoin et les Z'inhumains.

Avec L'Empire, Dumont signe son film, oserais-je dire, le plus sage et faussement original où les plus grandes fulgurances se réduisent à la mise à nu assez gratuite d'actrices plantureuses. Preuve indirecte de la faiblesse de l'oeuvre, Les Cahiers du Cinéma qui ont pour habitude de sanctifier le travail de Dumont en lui filant des 5 étoiles systématiques (y compris pour l'expérimental Jeannette), ne lui offrent cette fois-ci que 3 petites étoiles. Après, à l'instar de Dupieux et ses Power Rangers (qui reste à ce jour le plus mauvais Dupieux), cet Empire de paille bénéficiera sans doute de "l'effet parodie d'auteur" de la part de certains spectateurs d'art et essai qui qualifieront automatiquement de génie l'idée de marier les univers contraires de Lucas et Dumont ; peu importe le traitement puisque Dumont est une sommité dans le milieu et qu'il serait ridicule de le remettre en question. Personnellement, j'ai un fonctionnement un tantinet différent et agiter un sabre laser sur fond de grotesque et de folklore ne me suffit pas.