Edgar Wright n’est malheureusement pas parvenu à me conquérir avec son moyen Shaun of the dead et sa vision moderne sur l’invasion de zombies. Toutefois, cela ne m’a pas empêché de visionner ce nouveau volet de la série Cornetto où là, le cinéaste fait un mixe de référence-clés de films de genre policier ou buddy-movie. Le délire est donc le même que celui de Shaun of the dead, rassembler tout ce qui est mythique des films de buddy-movie comme Point Break ou Bad Boys, tout en créant une nouvelle définition cinématographique de la parodie. Le cinéaste rappelle presque tout son casting ayant participé à la réalisation de la précédente production comme Simon Pegg ou Nick Frost, deux inséparables comédiens britanniques formant un duo inqualifiable, le premier campe le rôle d’un policier expert en la matière, l’autre se glisse dans la peau d’un policier manquant d’expérience.
L’exemple typique d’un buddy-movie, avec une image renforcée quand le lieu de l’action se déroule dans un village bien trop tranquille pour y croire à certaines choses suspectes. Ce genre d’intrigue a plus porté ses fruits en ce qui me concerne que celui de Shaun of the dead. L’univers est étrange, les habitants se comportent d’une manière assez bizarre et Simon Pegg semble être embarqué dans une histoire qui ne tient pas debout. De quoi bien attiser ma curiosité, même si l’ensemble scénaristique semble assez plat et monotone, dépourvu d’un sens du divertissement qui aurait pu être un peu mieux peaufiné. Une chose est sûre ! On sent bien que le cinéaste voulait appliquer simplement sa formule personnelle de Shaun of the Dead, il ne fait rien dans la normalité, ni même dans la banalité, il casse notre vision formalisée des films de genre policier. Ce qui est le but du cinéma, développer des nouveaux projets artistiques, sans copier sur qui que ce soit.
Il y a malheureusement quelques petits choses qui ont été un peu négligées comme la présentation trop brève du personnage principal, on nous dit que c’est le meilleur policier londonien et qui ridiculise tous ses collègues alors qu’on le voit à peine, voire jamais, dans le feu de l’action, dans sa propre ville. Des ratées mais assez oubliables par une intégration d’idées opportunes comme le casting composé de gueules savoureux comme Martin Freeman, Timothy Dalton ou Jim Broadbent ou bien par une mise en scène maîtrisée à la perfection, bourrée d’images qui donnent l’apparence d’un film policier sans que ce soit vraiment un, dans sa propre définition. Et il faut dire que le village choisi comme lieu de tournage était favorable pour créer une atmosphère inaccoutumée.
Tranquille, agréable, bien entretenu, convivial, un simple coin où la criminalité semble être éradiquée mais pas pour notre Simon Pegg, obstiné à enquêter sur cette accalmie impensable. Et ce cinéaste tenait vraiment à ce projet en multipliant les références-clés de films cultes comme le tir tiré vers le ciel de Point Break ou la caméra tournant constamment autour des deux personnages principaux, comme dans Bad Boys 2 pendant la scène d’action dans la grande maison. Et de plus, notre patience est récompensée par une séquence finale bien foutue, où tout se déchaîne, où tout ce qui n’a pas été fait pendant des années se réalise en 20 minutes, le défouloir total, par des scènes de fusillades délassantes. Imparfait mais un peu plus réjouissant que Shaun of the dead. 6/10
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