Je n'arrive pas à croire que j'ai attendu tant de temps pour voir "Hot Fuzz." (Et je n'ai pas vu "Shaun of the Dead" non plus).
Pourtant ils étaient sur mon radar depuis leur sortie mais voilà, la vie.
Et quel dommage de m'être privée de cette joie aussi longtemps.
Hot Fuzz parodie amoureusement les buddy movies de flics américains.
La parodie émerge grâce à tous les poncifs portés à leur paroxisme : le super flic hyper efficace et parfait en tout point au nom prémonitoire, la mutation injuste, le mystère opaque présent dès son arrivée comme s'il attirait les ennuis etc....
Mais ici la parodie joue aussi sur la dichotomie de son sujet et de son lieu.
En effet, notre super flic, interprété de façon convaincante par l'excellent et très britannique Simon Pegg (aujourd'hui partout où il faut être), atterrit dans le village britannique de l'île de Grande Bretagne.
Plus British que ce bled, c'est pas possible. Les petites rues dallées, les maisons à pignons, le pub, la fontaine et des gens d'un certain âge aux joues roses.
Nicholas Angel est donc muté au coeur de la verte Angleterre et découvre une conspiration diabolique, digne de son talent d'enquêteur et de son courage.
Sur place, il travaille mal bien sûr avec ses nouveaux collègues avec il finira par développer une véritable amitié et une relation de confiance. Lui le loup solitaire!
Bref, on reste dans les clous du genre mais en marchant sur la tête.
La casting est un vrai bonheur. Pegg et Frost ont un timing parfait et se complètent à merveille.
Mais c'est le casting du village qui fait plaisir à voir de Jim Broadbent en chef de la police plein de bonhommie à Timothy Dalton impérial en notable ouvertement psychopathe (ne manque que les flèches en néon) en passant par Tommy Considine, Rafe Spall ou encore Paul Freeman (toujours inquiétant).
La réalisation est à la fois grandiloquente et référentielle mais aussi maîtrisée.
La parodie ne prend pas le pas sur le film lui même qui est traité sérieusement et avec affection.
Même si on rit, on s'attache aux personnages qui eux ne font pas comme s'il étaient dans une parodie et sont impliqués dans leur histoire.
Même dans la dernière partie totalement over the top, comme il se doit dans le genre, le sérieux est maintenu.
Ou comment faire du second degré avec du premier degré!
Ce n'est pas Scary Movie et tant mieux.
Une véritable pépite des genres qui s'entremêlent.