Fatal à tout point de vue

Avis sur L'Arme fatale

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Critique publiée par le

Au firmament des buddy movies, cette "Arme Fatale" tient le haut du pavé.

Richard Donner nous présente, dans ce qui sera un premier opus, le couple (parfait) formé par Roger Murtaugh (Danny Glover) et Martin Riggs (Mel Gibson).
2 flics de LA que tout oppose mais que tout unit aussi.
Il faut bien le dire, l'intrigue en elle même n'a pas grande importance, même si elle intéresse de bout en bout. Ce qui est important ce sont Roger et Martin.
Chacun d'eux est bien défini mais capable d'évolution. Chacun d'eux est aimable et drôle à sa façon mais ensembles, il sont parfaits, une arme fatale qui tire droit au coeur et aux zygomatiques (et accessoirement sur les méchants).

Donner, avec son talent bien à lui, emballe une comédie policière musclée : violente aux standards d'aujourd'hui mais qui à l'époque passait comme une lettre à la poste. Personnellement, cela me convient très bien. J'aime mes héros en difficultés et proches de la rupture avant qu'ils ne démontent la tête du méchant pas beau qu'on voudrait mort depuis le début.

1 an avant "Piège de Cristal" qui finira de poser les bases des nouveaux héros qui seront largement déclinés pendant les années 90, on voit apparaitre le héros surhumain mais très humain. Riggs se sortira de toutes les situations physiques (au prix de quelques invraisemblances tout de même, mais je m'en contrebats les flancs) tout comme Bruce Willis l'année suivante. Là où il apporte une pierre personnelle au héros fin 80/début90, c'est sa fragilité psychologique. Certes, Riggs n'est pas fou (même si c'est très bien imité), c'est un gros bisounours tout guimauve à l'intérieur qui a besoin de Roger. Roger, le père tranquille (et parfois dépassé), le mari aimant, le roc au milieu de la tempête.

Donner n'attend pas 107 ans pour faire de cette paire, hétéroclite au début, une entité à part entière et ne perd pas son film dans des disputes à rallonge. Certes, ils se chamaillent mais c'est un processus nécessaire et ça se voit.

Entre Riggs qui semble ne rien prendre au sérieux et Roger qui semble trop se prendre au sérieux, c'est la symbiose.
Le couple reviendra d'ailleurs pas la suite à 3 reprises (avec plus ou moins de bonheur, certes) et l'intérêt véritable et principal du film, ce sera eux et rien d'autre, à chaque fois.

Danny Glover trouve avec Roger ce qui est peut être le rôle de sa vie, en tout cas, c'est celui pour lequel on se souviendra de lui. Tout en finesse, et grand sourire chaleureux, il incarne le ciment du film (et de la franchise).
Mel Gibson sera à tout jamais Mad Max mais il trouve avec Martin Riggs, son second rôle le plus iconique. Parfaitement maboul et charmant, il inspire peur et compassion, réveille l'instinct de protection de chaque spectateur tout en cassant du trafiquant de drogue de façon assez magistrale.

1987 est bien loin mais "L'Arme Fatale" ne prend pas une ride (peut être la coupe de cheveux de Mel est-elle discutable, mais ça lui va si bien).
Ce couple est l'exemple parfait de la complémentarité de 2 personnages, indispensable au bon déroulé du scénario. Certains films aujourd'hui devraient s'en inspirer avec leur bromance à 2 balles qu'on nous balance comme une évidence juste parce que.
Roger et Martin, c'est comme Chandler et Joey, l'un sans l'autre, ils n'existent pas.
Et si l'Arme Fatale n'existait pas, le firmament du ciné serait nettement moins fun.

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