Saint cinéma priez pour nous
L’avantage avec ce film c’est qu’on ne sait rien tant qu’on ne l’a pas vu.
Même l’affiche intrigue autant qu’elle dérange: franchement il y en a qui la trouvent jolie? Pour moi elle est dérangeante.
Ça tombe bien c’est exactement ce que je pense du film. On peut dire qu’on n’est pas trompés sur la marchandise.
Comment en parler sans trop en raconter?
Je crois que c’est impossible, mais ce que je retiens c’est surtout une accroche bien menée: on suit Monsieur Oscar sur une journée “classique”, sauf que sa vie est un mélange, il passe en quelques minutes d’un univers à l’autre, d’un personnage à l’autre, sans qu’on comprenne le lien entre les différents rendez-vous.
On cherche à savoir et c’est ça qui va nous faire tenir. Chaque “rendez-vous” est une séquence, comme un morceau de film, et l’on saute d’un univers à l’autre.
Chaque passage est une nouvelle découverte du talent d’interprétation et de grimage de Denis Lavant, et une nouvelle preuve de la froideur de Carax.
Parce que le principal défaut du film c’est qu’on ne comprend que difficilement ce qu’on peut déduire du cheminement du héros, et qu’on en ressort sans doute chacun avec une conclusion différente.
Non en fait ce serait plutôt une qualité de pouvoir interpréter le film comme bon nous semble, sauf que le film est glacial.
On aimerait que la carcasse se fissure, on y croit par moment, mais on n’a pas le temps d’y penser que nous voilà embarqués dans un nouveau monde.
On termine sans rien savoir de plus, juste que Léo Carax sait varier les plaisirs, que ses acteurs sont au top, et qu’on a tenté en vain de comprendre une histoire qui n’existait pas.
Alors oui il reste la réflexion sur le cinéma, les quelques phrases qui essaient de mettre un coup de pied dans la fourmilière, mais franchement je ne suis pas assez intelligente pour bien en saisir tous les tenants et aboutissants, je laisse ça à des gens mieux informés.
Le film reste une expérience à vivre, et pas déplaisante au demeurant, mais quand même nettement perfectible.