Dans la ligné des étrangetés que nous propose le cinéma, « Holy Motors » s'inscrit parmi ces films qui ne veulent d'apparence rien dirent, mais qui au final se révèlent incroyablement brillants.
Pour être franc, il m'est impossible de dire que j'ai apprécié ce film. Il m'a profondément ennuyé, je ne lui trouve rien de forcément intéressant, mais je suis bien obligé de reconnaître qu'il est ambitieux et maîtrisé sous ses airs de fausse fable déprimante.
La chose qui frappe en premier dans « Holy Motors », c'est sa construction inexistante. Le film ne repose sur rien et ne raconte pas forcément grand chose de cohérent également, cependant il démontre tout de même que le cinéma n'est pas mort, que l'on peut toujours aller plus loin dans la manière de réaliser un film et d'inventer des histoires.
Mais par ce que nous fonctionnons ainsi, il est important de pouvoir se faire sa propre interprétation du film, et pour ma part il s'agit-là simplement de plusieurs tableaux qui dépeignent chacun la même chose. Le film nous parle de la beauté, qu'elle soit resplendissante comme Eva Mendes lors de son shooting photo, ou bien glauque comme lorsqu'un meurtre est commit à la perfection. « Holy Motors » ne prend aucun parti, il n'y a pas de manichéisme.
Pour ce qui est de la réalisation, c'est principalement ici que réside les bons points que j'accorde à « Holy Motors ». La mise en scène est à la fois magnifique et soporifique, la bande-son est à la fois présente et absente, les acteurs ne sont pas en état de grâce, mais pas non plus à côté de la plaque. La réalisation du film est égale à l'image que l'histoire (si s'en est une) laisse paraître : Étrange.
Ce que Leos Carax avait en tête en imaginant son film reste un mystère, néanmoins si le film ne séduira probablement pas tout le monde, l'oeuvre peut tout de même se vanter d'être originale et audacieuse, le film est une vraie prise de risque, on pourrait même dire qu'il est risqué de le regarder.