Steve McQueen s’est fait piéger !

Avant d’avoir découvert cette œuvre filmique, je ne connaissais absolument rien du réalisateur Sam Peckinpah, et encore moins d'avoir vu un de ses précédents films. Et pourtant, je ne peux pas oublier la claque que je me suis prise en matant pour la première fois de ma vie ce road-movie audacieux sur une large partie de sa durée. Le long-métrage commence par une solide introduction du personnage principal et animée par un défilement d’images incessantes de la routine infernale des prisons. On apprend à connaitre ce dernier en constatant visiblement qu’il vit une vie pénible derrière les barreaux et qu’il veut à tout prix sortir de cet enfer qui l’empoissonne. Et on apprend encore plus sur lui quand il découvre qu’il s’est fait lâchement piéger par son ancien patron et qu’il est forcé de cavaler dans une Amérique brutale et virulente en compagnie de sa femme qui ne lui facilite pas la tâche.


L’un des atouts majeurs du film est le casting interprétant sans la moindre difficulté leurs personnages bien définis pour ne pas en négliger un seul pendant le visionnage. On a le charismatique et énergétique Steve McQueen et son regard magnétique, la ravissante et combative Ali MacGraw qui ne se retient pas pour exprimer toutes sortes d’émotions et quelques présences viriles telles que Ben Johnson ou Al Lettieri campant des parfaits tueurs tenant à aller jusqu’au bout de leur objectif. Bien entendu ! Si on regarde cette œuvre cinématographique, c’est pour suivre la progression captivante du couple avec une caméra toujours braquée sur ces derniers.


Sam Peckinpah a tout fait pour que chaque minute du film soit de plus en plus intéressante à voir au fil de la lecture du film tout en rendant très attachant ses personnages. Avec une mise en scène soignée et fluide, le cinéaste a su remplir son film de situations fâcheuses pour foutre le plus possible dans la merde le couple comme celle où Doc, le personnage joué par Steven McQueen, abandonne sa compagne dans une gare ferroviaire pour rattraper un voleur malin dans un train roulant vers une direction quelconque. De plus, il a tourné pratiquement toutes les scènes mouvementées du film avec un réalisme indéniable et brut, c'est comme si on ne visionnait même pas une production. Sam voulait surement nous montrer que tout est permis en Amérique, pas de respect de loi, pas de pitié, pas de justice, c’est bien ce qu’on voit dans le long-métrage en assistant à des scènes très violentes et dures comme le braquage de la banque ou également la fin explosive dans l’hôtel, où Steve Mcqueen fait des ravages monstrueux avec son fusil à pompe.


Et il y aussi cet amour fort entre Steve et Ali qui se noue de plus en plus pendant le visionnage, une relation conjugale qui fait vraiment plaisir à voir et qui se ressent indéniablement par des répliques encourageantes et solennelles. Un rythme bien paramétré, une tension adéquate à l’ambiance de la production et quelques ralentis judicieux pour rendre plus intense cette production que j'aurai bien du mal à l'oublier malgré les 30 premières minutes qui peuvent paraître un peu lentes et légèrement pas motivantes. Mais ces minutes ne sont qu'une mauvaise impression car la suite compense largement la première partie. Tout simplement un polar indispensable. 8/10



On m'a toujours dit que tu étais malin !


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le 19 févr. 2018

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LeTigre

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