Incohérence scénaristique fatale

Après "A couteaux tirés" qui avait su remettre au goût du jour les Whodunit là où les derniers Hercule Poirot interprété par Kenneth Branagh n'arrivent pas à susciter autre chose qu'une forme de somnolence bienveillante, les attentes envers ce deuxième opus étaient conséquentes, il faut l'avouer.

Pour commencer, la note positive : l'intrigue est prise à l'envers, les mystères arrivent dans un ordre plus ou moins imprévisible ce qui est très agréable et ce que l'on espérait vivre (ce que moi j'espérais voir en tous cas). Le décors de l'île grecque privée est également rafraichissant et ça nous fait plaisir de retrouver le charismatique Daniel Craig sous les traits de Benoît Blanc. Ce dernier joue davantage l'idiot que dans le premier opus, mais on peut parier sur rôle que se donne le détective et passer outre à défaut de trouver ça amusant.

Côté négatif en revanche, plusieurs erreurs dont certaines me semblent fatales : les personnages sont tous des clichés plutôt creux. Là où dans le premier opus ils étaient famille aisée plus personnalité frapadingue dans une famille déséquilibrée, ici on ne retrouve que les différentes cartes de la catégorie "riches et puissants corrompus" sans autre forme d'attribution de personnalité. Nous aimons peut-être détester les riches mais il faut tout de même que ces derniers soient vendus comme des êtres humains, avec des défauts, mais des qualités également. Idéalement, il faut que l'on puisse un peu les comprendre. Ce sera le cas les 5 première minutes mais après c'est la dégringolade.

(méga spoil du film) Maintenant les fameuses incohérences scénaristiques : si l'on revient au tout début du film où Andie (Cassandra) reçoit la boîte d'invitation

Deuxième incohérence, la scène de "révolution" du film :

Le plus incohérent reste le final quand :

Cela dit, le style est réellement agréable et il ne s'agit pas de défauts insurmontables si l'équipe décide d'en faire une franchise plus conséquente. Il faudrait juste éviter d'aller dans le "défouloir politique" au détriment de la profondeur des caractères et de la logique scénaristique.