Sorti en 2017, Split avait laissé une impression plutôt mitigée. Si le thème de l'homme aux multiples personnalités n'était pas dénué d'intérêt, l'ensemble s'était montré finalement un peu lisse. La fin du film faisait néanmoins le lien avec Incassable (du même réalisateur), ce qui ouvrait quelques perspectives intéressantes.
19 ans après Incassable, Glass vient donc boucler une trilogie qu'on avait pas vu venir.


Nous voici donc toujours dans cette belle ville de Philadelphie. Kevin continue de faire des siennes et vient de prendre en otage quatre cheerleaders. Parallèlement, David Dunn n'a jamais abandonné, depuis sa rencontre avec Elijah Price, sa croisade personnelle. Avec l'aide de son fils, il continue d'enquêter sur les faits divers et à appliquer sa propre vision de la justice, lorsqu'il estime que des personnes méritent d'être punies, que ce soit de petits délinquants ou de véritables criminels.
Les nombreuses disparitions enregistrées à Philly l'ont donc forcément mises sur les traces de Kevin, qu'il finit par retrouver et affronter...jusqu'à ce que la police ne mette le grappin sur eux...
Réunis dans un hôpital psychiatrique, ils y retrouvent un certain Elijah Price, pensionnaire des lieux depuis de nombreuses années...


Si James McAvoy avait peiné à porter seul Split, force est de constater qu'il s'en sort mieux lorsqu'il partage l'affiche avec des "monstres" tel que Bruce Willis et Samuel L.Jackson. Si son rôle reste évidemment le même, son personnage semble plus nuancé et interprété de manière moins outrancière que dans le film précédent.
Plus globalement, il faut bien reconnaître que la rencontre des trois (super?) héros fonctionne bien.
Par ailleurs, on pourra également souligner que les personnages secondaires (notamment Casey et Joseph) ne manquent pas d'intérêt et apportent une consistance supplémentaire à la trame du film.


Bien sur, comme dans la plupart de ses films, M. Night Shyamalan ne nous épargne pas quelques incohérences et autres pirouettes scénaristiques capillotractées. Celui-ci n'échappe pas à la règle. Néanmoins, l'histoire tient en haleine avec la question centrale qui est de savoir si les principaux protagonistes sont, oui on non, des "super-héros", ou juste des personnes qui présentent des troubles psychiques importants, hérités de traumatismes de l'enfance, comme le soutient le Docteur Staple (Sarah Paulson).


Si Glass se révèle donc plus intéressant et captivant que Split sur le fond, il est également plus convaincant sur la forme. Mieux joué on l'a dit, il présente aussi un rythme mieux maîtrisé et des musiques vraiment réussies.


Glass est donc une belle conclusion à la trilogie Incassable. Une rencontre assez intense entre les deux premiers films et un ensemble qui a du sens.
Si le parti pris par le réalisateur en guise de conclusion ne plaira pas à tout le monde, il a au moins le mérite de faire un vrai choix. Une fin qui lui ressemble.
Au final, une bonne surprise qui confirme le second souffle de M. Night Shyamalan depuis 2015.

billyjoe
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le 28 janv. 2019

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Billy Joe

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