Choisis la version qui te fait le plus de bien:


1) Je suis un queutard et j'adore Glass.


2) Je suis sceptique. Je reconnais certaines qualités à "Glass" mais pense qu'il aurait mieux valu que ces suites n'en soient pas. L'univers très thriller qui caractérisait et démarquait Incassable, œuvre singulière difficilement classable, à bel et bien disparu ici. Ouste le charme d'un film patient, pour ne pas dire lent, faisant éclore l'extraordinaire au milieu de l'incroyable banalité d'un quotidien morne, ou un père, moralement terni, supporte avec fragilité une vie de couple à la dérive et les pulsions d'un gosse avide de voir en lui un super héros. Ouste l'humilité d'un film se concentrant sur cette intimité et laissant suffisamment de fenêtre à l'imaginaire du spectateur. Ici, tout sera expliqué au cours d'évènements plus expéditifs les uns que les autres.


"Split" ne m'a pas dérangé en ce que le lien ne s'est matérialisé qu'à la fin du film. Pour moi, "Split" se suffit en lui même et garde suffisamment cette couleur de fantastique délicieusement sobre.
Mais voilà, "Glass" est présenté comme le liant. Et ce n'est pas sans poser problème. "Incassable" empruntait plutôt au thriller dramatique et évoquait la transfiguration personnel d'un duo héros/méchant bourré d'humanité, de blessures et de doutes, et auquel il était tout à fait possible de nous identifier. Quand à lui, "Split" s'appropriait le thriller horrifique pour évoquer ses noirs fantasmes relatifs à une pathologie surréaliste, tant s'agissant de schizophrénie qu'en matière des capacités que celle ci délivrait au "malade". Au delà des défauts d'écriture de "Glass", des trop nombreux clins d’œil et coïncidences narratifs, venant malmener l'illusion de vraisemblance qui avait constitué la qualité du premier opus, désirer rassembler deux œuvres ne se ressemblant ni dans la manière dont est traité le genre fantastique, ni dans leur thème respectif, est un affront dénaturant des univers fragiles dans leur singularité, tout en leur contraignant un assemblage casse gueule, plutôt qu'avoir la bonne foie de se détacher de ses "progénitures" afin de se concentrer sur la création d'une nouvelle œuvre ayant sa propre personnalité. Oui, il y a une analogie à effectuer entre les profiteurs de ses sagas, dont l'acharnement délétère n'est pas suffisamment compensé par la remise en question, la patience ou tout simplement les heureuses circonstances de la production, et ces parents incapables de transcender leur désir de façonner entièrement leur enfant au profit un détachement bienveillant, offrant à celui ci l'opportunité de ses propres voies d'inspiration. Il me semble qu'il s'agit de la même obstination à toujours vouloir revenir sur une pulsion de poésie afin de la perfectionner au risque qu'elle n'y perde sincérité et possibilité d'empathie. Cette remarque ne s'applique pas aux œuvres dont le prolongement avait été pensée à l'avance ou à celles perçues comme non abouties, donc méritant ostensiblement une suite.


3) Je suis catégorique. Glass, n'est pas une suite. Le faire croire était un coup marketing. Glass est juste un film qui ne sait pas se positionner entre "parodie" et "alternative", un film à la fois intéressant et mauvais.

Faraway-screen
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le 28 janv. 2019

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