Les années 10 ont été riches en films traitant d'aventures spatiales (Interstellar, Gravity, et dans une moindre mesure Life : Origine Inconnue ou Seul sur Mars). First Man, le biopic de Neil Armstrong, arrive donc en 2018 avec un sacré héritage.
J'en attendais plus d'un Chazelle. Si le film est vraiment loin d'être raté, ce n'est pas l'idée que je défendrais ici, il n'est pour moi pas au niveau de Whiplash ou La la land, qui faisaient preuve d'une intensité presque jamais vue. De plus, il n'arrive pas vraiment à se détacher de son héritage, du moins pas autant qu'Interstellar quatre ans auparavant. Et c'est bien dommage, je m'attendais à plus de détachement, d'originalité (j'en attendais peut-être beaucoup).
Je pense que l'on peut reprocher au film sa longueur, la première heure et demie ne traitant que des essais et des problèmes familiaux de Neil Armstrong. Bien entendu, dans un biopic, il fallait aborder cet aspect de sa vie, mais j'ai quand même eu une impression de remplissage, visant à mettre en valeur les scènes finales dans l'espace et sur la Lune. Et en effet, la dernière demi-heure est vraiment délicieuse !
La majorité du film est filmée à l'épaule : First Man devient visuellement assez fatiguant. Associé à un montage plutôt rapide et découpé et peu de repères temporels, on se retrouve vite assez perdu, sans trop de points de repères, et on attend d'autant plus l'échéance, le départ sur la Lune.
Je ne remets pas en question les scènes en famille, qui sont d'ailleurs parfois très intenses : l'actrice Claire Foy a fait une superbe performance, entre l'effacement et le craquage complet, elle a bien su trouver sa place. Toute la scène de discussion avec les enfants est donc très tendue et intense.
Heureusement, dès le départ dans l'espace, on arrive à des scènes grandioses, avec parfois une influence certaine d'Interstellar ou de 2001, l'Odyssée de l'Espace qui se fait clairement sentir (stabilisation, immensité de l'espace par la lenteur et le silence, danse des vaisseaux sur de la musique classique...).
Le film vaut quand même bien la peine d'être vu, ne serait-ce que pour les scènes de fin ! Mais malheureusement, même si la filmographie de Chazelle reste sans faute, je ne pense pas que ce film me marquera, du moins pas autant que ses deux premiers...