Un policier s’étant suicidé sous ses yeux, un clochard (Albert Dupontel) récupère son uniforme afin de profiter des repas à la cantine du commissariat. Or, il y rencontre une mère célibataire (Claude Perron) qui s’est fait enlever son bébé par ses beaux-parents (Hélène Vincent et Roland Bertin). Amoureux de cette dernière, le clochard décide de l'aider, et part avec sa bande en quête des kidnappeurs, mais aiguillé par un mauvais renseignement, il croit que le grand-père de l’enfant n’est autre qu’un homme d’affaires véreux très en vue (Nicolas Marié), qui ne comprend pas ce qui lui vaut d’être soudainement harcelé pour un délit qu’il n’a pas commis.


A la lecture du résumé, on pourrait croire qu’on a ici affaire à une de ces mécaniques bien rôdées dont Francis Veber eut le secret en son temps, mais c’est Albert Dupontel qui se trouve derrière la caméra, ce qui signifie qu’un tel résumé ne donne qu’un aperçu très incomplet du film. De fait, c’est encore une fois l’occasion pour le réalisateur de laisser libre cours à sa folie furieuse, qui se déchaîne dans un déluge d’absurdités en tous genres. Ces dernières seraient hilarantes si elles n’entravaient trop souvent la progression d’un scénario pourtant prometteur, qui finit par passer bien trop au second plan pour convaincre.
C’est d’autant plus dommage qu’on ne demandait qu’à s’attacher à des personnages plutôt bien écrits, interprétés par le casting habituel de Dupontel (Claude Perron, Nicolas Marié, Philippe Uchan…) agrémenté de quelques têtes nouvelles (parmi lesquels les géniaux Yolande Moreau et Bouli Lanners), et qui, alors que le film lorgne dangereusement vers Bernie, suscitent bien davantage l’empathie du spectateur que dans le premier film de l’acteur-réalisateur. Mais le principal problème du film est surtout que, si l’on retrouve avec plaisir la patte Dupontel dans une mise en scène aussi délirante qu’inventive, le film ne parvient pas, alors même que l’exercice s’y prêtait, à retrouver la verve satirique et la même intelligence de caricature que dans le précédent film de son réalisateur, Le Créateur.
Enfermés dehors souffre donc de la comparaison avec son aînée pour parvenir à convaincre, ne parvenant jamais à dépasser le statut de comédie sympathique à cause d’un manque de mordant un peu trop préjudiciable. Les inconditionnels de Dupontel y trouveront tout de même leur compte et prendront plaisir à suivre la bande de marginaux loufoques que l’artiste met en scène, en attendant qu’il retrouve toute sa verve dans un prochain film.

Tonto
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le 5 juil. 2017

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