Même si ce film sur la grossesse et une forme de passage à l’agence adulte est moins percutant que d’autres films d’Apatow, il nous touche toujours par ce bon équilibre entre authenticité et loufoquerie. Apatow montre de nombreuses scènes de vie banales, parfois comiques, parfois non, mais qui donne un socle crédible à son film. On peut se reconnaître dans ce film, qu’on soit marié ou non, parent ou non. L’ensemble des personnages sont touchantes dans leur forces comme dans leur faiblesses.
Au-delà de la grossesse et d’un couple incongru, En cloque, mode d'emploi parle surtout du sens profond d’une relation, qui implique de renoncer à certaines choses et à apprendre à construire une vie avec quelqu’un, et non pas selon ses envies propres, et enfin d’apprendre à maintenir cette vie dans le temps sans s’oublier soi-même. Une construction complexe mis en scène à différents moments, entre Ben et ses potes adolescents attardés, son début de relation forcée avec Alison, son contraire total, et les époux de longue date Debbie et Pete.
Le film n’est pas un torrent de gags comme le laisse penser son titre ou sa bande-annonce. Avec des personnages justes et crédibles, il va bien plus loin dans son propos, égayé par de scènes plus loufoques, et un ensemble sympathique. Le réalisateur allie parfaitement finesse et sérieux au rire décalé et à la trivialité. Mon regret est son format un peu long de 2h, qui occasionne des répétitions et un fin trop conformiste à mon goût. Au final, c’est l’idéal de la famille classique et du mâle protecteur et responsable qui prévaut.