La Cité de Dieu

Los Angeles, 2154. Les pauvres vivent sur une Terre sale et surpeuplée alors que les riches se dorent la pilule sur Elysium, une station spatiale 4 étoiles en orbite au-dessus de leurs têtes. Max (Matt Damon), ex-taulard devenu ouvrier, rêve de s’y rendre depuis son enfance à l’orphelinat, mais un accident va bientôt faire de ce souhait une question de vie ou de mort. Delacourt (Jodie Foster), chef de la sécurité d’Elysium, active alors Kruger (Sharlto Copley), un dangereux mercenaire, pour contrecarrer les plans de Max, mais les portes de ce petit paradis ne vont malgré tout pas tarder à trembler...

« District 9 » était déjà sous l’influence de « La Cité de Dieu », mais cette fois-ci le cinéaste Neill Blomkamp va carrément y faire ses courses et engage la belle Alice Braga pour un rôle de mère courage, sans compter qu’il pioche aussi d’autres acteurs dans le cinéma sud-américain, que ce soit Wagner Moura (« Tropa de Elite ») ou Diego Luna (« Et... ta mère aussi ! »). Matt Damon assure quant à lui avec son aplomb habituel le rôle principal en prolo doté d’un exosquelette motorisé, Jodie Foster fait à merveille la « bitch » froide et calculatrice, sorte de Saint Pierre de ce paradis artificiel et bien propret qu’est Elysium. Comme ange déchu, Sharlto Copley se révèle tout aussi parfait en gros enculé d’assassin bien « badass », avec un accent sud-africain à couper au couteau. De multiples explosions de gore sont d’ailleurs les bienvenues et ça fait franchement du bien dans cet été où s’enchaînent les blockbusters aseptisés.

Digne héritier du cinéma de James Cameron, Blomkamp nous sert un film nerveux et haletant, truffé d’idées futuristes crédibles, rendant cet avenir tristement tangible. Les effets spéciaux sont fabuleux de réalisme et toute la direction artistique est fantastique, inscrivant le film dans la continuité de la première œuvre du réalisateur, si bien que ça pourrait d’ailleurs presque se passer dans le même univers. On est par contre un cran en-dessous de l’épatant et protéiforme « District 9 », l’émotion étant ici moins poignante et la fin peut-être un peu naïve, mais « Elysium » se montre tout de même extrêmement spectaculaire et impeccablement efficace, et trouve clairement sa place dans le peloton des meilleurs blockbusters de l’été, aux côtés de « Man of Steel » et « Pacific Rim ».

Neill Blomkamp parvient donc à imposer son talent, réussissant son deuxième film tout en persistant dans la science-fiction qui plus est, un genre particulièrement exigeant. Son prochain opus, « Chappie », sera encore de la SF, mais dans le registre de la comédie cette fois, et j’ai déjà hâte de voir ça !