En fait, c'est le premier mot qui me vient à l'esprit. Neill Blomkamp nous livre un film en guise de coup de poing dans la tronche, c'est à la fois subjuguant, terrifiant, passionnant, et parfois chiant et inintéressant. En fait, je suis sorti de de ce film comme quand on sort d'un grand huit : déséquilibré et désorienté. Non pas qu'il y ait des séquences à couper le souffle comme dans le premier Spiderman de Sam Raimi. Non. On en est bien loin. Mais certaines scènes sont suffisamment bluffantes de réalisme pour immerger complètement le spectateur. On en garde alors le souffle coupé, jusqu'à la scène suivante de respiration. Le rythme du film est ainsi défini.
Oubliez le Matt Damon sexy de "Ocean's eleven", de la trilogie "Jason Bourne" ou de "Monument men". Là son rôle, bien loin d'être consensuel, est un pied de nez à tout ce qu'il avait pu incarné auparavant.
Il incarne Max, un habitant d'un Los Angeles de 20154, ravagé par la pollution, la surpopulation et la guerre. Il essaye de survivre dans cet enfer, à l'aide d'un boulot sordide comme ouvrier dans une entreprise locale, et parfois de petit larcins. Son rêve : se payer un ticket pour Elysium. Vaste station spatiale, elle est le refuge de riches habitants qui ne connaissent pas la maladie ni la mort, a contrario d'en bas. Son histoire se met en marche le jour de son accident où il est gravement irradié. Il ne lui reste alors que quelques jours à (sur)vivre. Son seul salut, il lui faut se trouver un ticket pour Elysium où il pourrait se faire soigner. Et pour ça il est prêt à tout.
Le film commence à devenir intéressant au moment de l'accident. Le héros prend alors son destin en main. La première partie est quelque peu "cosmétique", puisqu'elle permet de dresser le décor : Elysium et Los Angeles, ainsi que les personnages. La seconde est pour moi, d'une qualité extraordinaire et le réalisateur fait part d'une maîtrise impressionnante.
Les images et la réalisation sont précises et soignées. Ce qui accentue encore plus la crédibilité des scènes.
Le personnage de Matt Damon est intéressant quoiqu'un peu antipathique. On saluera la précision de l'interprétation au passage.
Les seconds rôles sont également très justes. Mentions spéciales à Jodie Foster (teinte en blonde, pour le film) et William Fichtner pour leurs rôles où ils excellent tout simplement.
Perso, (un peu fan de Matrix sur les bords) j'ai adoré la scène où Max s'en prend à Carlyle (William Fichtner) et ses droïdes de défense.
Tout d'abord un peu réticent à le regarder, je me suis laissé entraîné dans cette aventure comme Max essaie de survivre et tente d'attendre le but qu'il s'est fixé.
C'est à la fois déroutant et quelques fois décevant, mais le spectateur ne fini pas sur le carreau !
A réserver toutefois à un public averti.