C'est probablement le genre de film que j'aurais pu ne jamais voir sans trop m'inquiéter si mes charmants éclaireurs n'insistaient pas aussi souvent pour me faire croire que je rate quelque chose. Encore une fois, ça m'apprendra à faire confiance, on ne m'y reprendra plus...


Gus Van Sant m'ennuie, comme d'habitude, son incapacité à parler d'autre chose que de lui me fatigue, son casting de petits minets me fait bâiller et ses jeux de vidéaste adolescent sur le son, la vitesse, les couleurs me paraissent avoir difficilement leur place dans un long métrage.


Une heure vingt à filmer des nuques en plan séquences, ça peut être fascinant, je l'admet presque, intéressant, non. La description des lycéens me rappelle combien j'abhorre cette pénible engeance, et combien il m'est difficile de me sentir concerné par un sujet qui, bien traité, aurait pourtant pu dépasser mes si naturelles appréhensions.


Deux trois touches de musique classique, deux plans de nuages, un débat sur la visibilité des homos, trois ralentis, un chien, trois petits vomis, quelques bonnes idées de montage, du jaune, l'interdiction du pantalon en cours de gym, des cadrages vulgaires, du vide aussi, beaucoup, à ne pas confondre avec de la profondeur.


Les hasards de la production et des prix festivaliers ont donné à cette oeuvre de seconde zone une aura qu'elle n'aurait jamais dû avoir, phénomène finalement plus intéressant que le film lui-même, déjà oublié dix minutes plus tard dans un dernier bâillement...


Un film qui, paradoxalement, donne des envies de cinéma, de vrai.

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le 7 mars 2012

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Torpenn

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