Edge of Tomorow
Premier arrivé au rayon des blockbusters estivaux, Edge of tomorow bénéficie d’une somme de petit s plus qui risque de le rendre indétrônable cette saison. Il faut dire aussi que la concurrence s’annonce catastrophique.
Pourquoi Edge of tomorow surnage-t-il dans la masse ? Premièrement et avant tout grâce à son scénario malin. Plus malin qu’intelligent. Reprenant le concept du cultissime « Un jour sans fin », Tom « William Cage » Cruise va revivre la même journée pour trouver la faille qui lui permettra de sauver le monde de l’infâme invasion alien. Le pitch est basique. Et très peu mis en avant dans la bande-annonce gonflée aux effets numériques. S’il n’y avait eu les retours positifs des spectateurs, je n’aurais pas fait le déplacement jusqu’en salle tant cette BA m’a laissé steak.
A l’instar de Un jour sans fin, Will Cage va passer par différents états psychologiques provoqués par la suite de ses succès et échecs. Surprise, euphorie, espoir, fatalisme, solitude, abnégation etc. L’arrogant couard du début finira, on s’en doute, par sauver le monde, ses potes et la croustillante Emily Blunt créditée au générique. EOT esquive beaucoup d’écueils inhérents aux films de sa catégorie par sa nature protéiforme. La répétition des mêmes scènes aurait pu devenir lassante mais les scénaristes (trois quand même) ont varié les angles d’approche. Ils jouent avec l’anticipation des spectateurs, l’humour, la persuasion, le don de « voyance » du héros etc… La narration suit un rythme acharnée et les situations jamais ne se ressemblent. Au quelques moment du film où la dynamique risque de se bloquer, l’intrigue est détournée sur d’autres rails pour renouveler les concepts. Décidément malin. Malgré un final hautement prévisible, une hiérarchie alien issue du monde vidéoludique ( trouffions, boss de fin de niveau, boss ultime) et le pouvoir temporel alien transmissible par le sang un peu cheaté, le rythme et l’inventivité narrative balaient nos dernières résistances.
Paradoxalement, ce sont les scènes d’actions qui s’en sortent le moins bien. Handicapées par l’ultra vélocité des Mimics et leur structure versatile, les armures mobiles humaines étouffent. La caméra de Doug Liman tremblote, tente de suivre l’action, mais nul soldat Ryan à sauver. Le manque de lisibilité des combats est décuplé par une 3D qui prouve une fois de plus sa totale vacuité. En un mot : beurk !
Emily et Tom font le job. Ils ont le bon gout de ne pas nous imposer leur embryon d’idylle ni d’autres dialogues abscons ou mièvres. Efficaces, tendu et véloce. Pour le reste du casting, des personnages fantoches, juste bon à répéter toujours les mêmes scènes, ou presque.
Alors oui, ce pseudo mythe de Sisyphe digéré aux enzymes numériques sur fond d’invasion Nazilien en Europe ne plaira pas aux zazous qui recherchent de la réflexion, de l’intellect, de la symbolique et autres messages cachés. C’est simplement un divertissement malin qui permet, entre autre, de s’évader deux heures durant de l’étouffante et omniprésente planète foot. Si seulement les Mimics avaient pu attaqué le Brésil…