Dunkerque était ma plus grosse attente de l’année. Depuis trois ans, j’ai suivie ce projet, débutée en 2014, quasiment dans l’indifférence totale. J’ai scruté pendant deux ans, la moindre info, la moindre image de tournage, tellement ce film me fascinait.
On est le 19 juillet 2017 et j’ai enfin vu ce projet que j’attendais temps. La première chose que je peux dire, c’est que Dunkerque à dépassé toutes mes attentes.


A l’instar d’Interstellar trois ans plus tôt, je viens de revivre l’une de mes plus grandes expériences cinématographiques de ma vie. En effet, j’ai eu la chance de voir le film dans son format préférentiel (IMAX/70mm) et je suis pas encore revenue de la plage, je suis encore dans le cockpit avec Tom Hardy.


Sincèrement ce film est pour ma part une très grande oeuvre de cinéma. Avec Dunkerque, Nolan nous rappelle avec brio la puissance viscéral du 7ème art. Des films comme cela qui sont presque une expérience, ce compte sur les doigts de la main chaque année.
Oui Dunkerque est pour moi, le film évènement de l’année (en attendant Justice League), avec le temps et les visionnages, le film s’imposera peut etre comme le chef d’oeuvre ultime de son cinéaste ce dont je ne suis pas encore certain.


La seul chose dont je suis certain est que Christopher Nolan vient sans doute de passer dans une nouvelle dimension avec ce film, en s’imposant comme l’un des cinéastes majeurs de notre époque.


En bref, Dunkerque est une gigantesque film d’auteur dont sa radicalité et son ambition remet en questions tout les fondamentaux que l’on c’était fait sur le film de « guerre ».
Un film a voir absolument en salle !


Nolan nous propose avec Dunkerque une écriture expérimental qui en déroutera plus d’un. En effet, les connaisseurs du cinéaste se sentiront comme a la maison mais pour les débutants, Dunkerque sera probablement une expérience narrative qui les troublera.


Avec Dunkerque, Nolan nous raconte tout « simplement », les faits de la bataille de Dunkerque aussi appelée Opérantion Dynamo. La bataille est en gros le fil conducteur du film mais là où Nolan rend son film fascinant c’est dans la destruction minimaliste de cette « story-line ».
A l’aide d’un montage jouant avec la temporalité, Nolan s’amuse a reconstituer son puzzle.


Au départ, cela pourra sembler étrange mais toutes les pièces finissent par s’imbriquer pour nous offrir une conclusion magistral.


En ce sens, Nolan poursuit sa fascination pour le thème du « temps », oui Nolan est un cinéaste du temps qui dans tout ses films s’amusent a composer et décomposer le temps. Nolan avait dit dans une interview un jour « Le cinéma c’est du temps ».
Avec Dunkerque, Nolan filme une course contre la montre de 1H40.


En soit, Dunkerque est vraiment pas un film de « personnages », Nolan livre tout simplement une expérience immersive et sensorielle. Pas étonnant qu’il est vendu son film aux studios en le comparant a Mad Max Fury Road.
Au lieu de s’attarder sur les personnages, Nolan concentre son histoire a travers trois point de vues, la terre, la mer et l’air.
A travers ses points de vues, on suit une galerie de personnages, tous complètement dépassés par la tragédie des évènements. Le point de vue le plus criant de vérité est celui de la terre où les soldats sont filmés comme des fourmis attendant la botte allemande pour les écraser.
Certains personnages sont la physiquement mais leur esprit est ailleurs comme s’ils étaient des fantômes sans âme et résigner a mourir.


Ces personnages sont presque comme des marionnettes où Nolan s’amuse a tirer la ficelle de la perdition ou encore la ficelle du désespoir.
Dans ce partit pris narratif, le film m’a beaucoup fait penser a La Ligne Rouge de Terrence Malick dans le sens où il n’y a pas de personnage principale mais juste une galerie de soldats traités avec l’égalité la plus sincère. Aucun homme n’est plus fort qu’un autre nous sommes tous égaux.


Pour finir, je trouve que l’idée de faire un film quasiment muet est remarquable dans le sens où cela renforce la puissance des images. Dunkerque est un film raconter par l’image et le son qui étaient la base du cinéma avant 1927 (passage au parlant).


Immersive, apocalyptique, viscéral ou encore intime sont les premiers mots pour décrire la mise en scène de Nolan.
Je crois que Dunkerque est d’un point de vue visuel, ce que Nolan a réussie de mieux dans sa carrière.


Rarement sa mise en scène aura parut aussi organique. Tout est réel dans ce film que ce soit les avions, les bateaux, les explosions qui sont au passage très réaliste au niveau du bruitage.


Je parlais d’immersion et cela se ressent énormément avec la caméra épaule qui suit de très prêt les soldats, la caméra est presque une personnification du spectateur pour nous mettre a la place de ces soldats.
Il me semble que meme Le Soldat Ryan n’allait pas aussi au contact des acteurs que la caméra de Nolan. C’est juste brillant.


Toujours au niveau de l’immersion, Nolan utilise avec brio la topographie des évènements. Par exemple avec la mer, il joue avec l’horizon, avec la terre, il joue avec la longueur de la plage et avec l’air, il joue sur un sentiment de légèreté.


Le point de vue de l’air qui offre tout simplement les séquences d’aviations les plus dingues que j’ai vu de ma vie. Les séquences aériennes sont justes épiques. On est presque dans de la Réalité Virtuel mais sans casque, tellement les idées de plans sont folles. On a l’impression d’etre avec Tom Hardy dans le cockpit et c’est un sentiment juste fou.
Nolan filme presque ses chasseurs anglais comme des oiseaux.


Avec l’IMAX en plus, le sentiment de vole est incroyable.


D’autre part, je trouve que la totalité des scènes d’actions sont renforcer par l’absence d’un visage ennemi. En effet, aucun allemand n’est montré dans ce film ce que j’ai trouver intéressant car cela renforce le sentiment d’inconnu et d’incompréhension des soldats anglais.


Enfin mention spéciale a la photographie du film, menée de main de maitre par Hoyte Von Hatayama qui se marie juste a merveille avec la puissance de la réalisation. En effet, en jouant avec les changements météorologiques, le film s’offre des changements de couleurs vraiment magnifique. Je pense notamment a un plan tournée au crépuscule sur l’avion de Tom Hardy qui plane. Un plan que je vais garder longtemps dans mon esprit.


Composée par l’immense Hans Zimmer qui pour ma part n’a jamais été aussi bon qu’avec Christopher Nolan vient de livrer l’une de ses plus belles et intéressantes compositions musicales.
Avec le montage, la musique est sans doute l’élément le plus expérimental du film.
La musique de Zimmer est omniprésente dans le film et fait un énorme travail d’ambiance avec le fameux « tic-tac » qui a bercé toutes les bande annonces promos.


C’est d’autant plus remarquable dans le sens où Zimmer n’a pas fait beaucoup de thèmes. En gros, il y a un thème principale qui possède des alternatives tout le long. Mais globalement il y a de tout dans cette musique, de l’épique, de la tension et de l’émotion.
Mention spéciale a la musique finale qui vient nous apaiser tout en douceur et symphonie alors que pendant 1H30, on est en stress total.


Fionn Whitehead dans le role d’un jeune soldat anglais est vraiment bon. Dunkerque est son premier film de cinéma et il s’en sort très bien. Il y a une forme d’innocence qui se dégage de son visage.


Tom Hardy dans le role de Farrier, un pilote de chasse anglais est juste monstrueux. Il signe ici sa troisième collaboration avec Nolan et les deux se sont vraiment bien trouvés. Hardy est badass et une fois de plus fait tout passer par le regard (masque).


Cillian Murphy qui lui signe sa cinquième collaboration avec Nolan est très bon.


Mark Rylance oscarisé l’année dernière pour Le Pont des Espions est excellent. A la fois touchant et humain, Rylance domine le film avec Hardy.


Keneth Branagh connu surtout comme réalisateur mais aussi comme acteur (Harry Potter) est vraiment bon dans le role du commandant anglais. Il a vraiment le physique « british » et m’a beaucoup fait penser au capitaine du Titanic dans le film de James Cameron.


Harry Styles connu pour avoir été le leader du groupe « One Direction » fait ses premiers pas d’acteur avec Dunkerque. Au final, il est tout a fait bon dans le film. Il a d’ailleurs un role assez important. Des débuts intéressants.


Conclusion :


Seul le temps le dira mais Dunkerque a tout pour devenir un chef d’oeuvre. Nolan vient probablement de livré l’un des plus grands moment de cinéma.
Le film est juste a « ressentir » en salle devant un grand écran pour capter au mieux la puissance évocatrice des images et du son.
Bref pour le moment, le film de l’année et avec de grandes chance l'oeuvre ultime de son auteur.
Je ne peux ainsi que mettre la note suprême de 10/10.

azarob
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le 19 juil. 2017

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