Il n'est plus nécessaire de présenter Christopher Nolan aujourd'hui, nom qui suffit à faire déplacer les foules en salle. Chaque nouvelle œuvre du cinéaste est, à chaque fois, attendu comme une sorte de messie auquel il est difficile d'en ressortir indemne.
Cette fois-ci, le cinéaste nous livre Dunkirk en se concentrant sur l'opération « Dynamo » de 1940 où les troupes britanniques se retirent du territoire français, soit plus de 400 000 hommes, tandis que les troupes française mènent la résistance. Épisode majeur de la Seconde Guerre mondiale, dont les Anglais ont grandi avec dans leurs livres d'histoires, Christopher Nolan s'approprie les codes du film de guerre pour les transformer à son cinéma et livre un film sous tension, où le spectateur n'a pas le temps de souffler une seule seconde.
Une fois de plus, la structure du film n'est pas linéaire et Dunkirk joue sur trois unités de temps : une semaine, un jour, une heure. Trois unités qui finissent par se rencontrer. Trois unités où se concentre l'action : la terre, la mer, le ciel. Or, jouer sur ces trois unités permet à Nolan d'immerger son spectateur au cœur du film et de lui faire ressentir l'instinct de survie dont sont habités les différents protagonistes. Car la force de ce film est sans conteste la volonté de survivre alors que l'ennemi, invisible ou dominant, est partout. Il n'y a rien de pire que de savoir que l'ennemi est là mais qu'il est impossible, voir quasi-impossible, de lui échapper. De plus, la caméra opte parfois pour des plans subjectifs, donnant donc encore plus la sensation au spectateur de se trouver au cœur de cette opération « Dynamo ».
Mais Dunkirk ne serait rien sans son personnage principal, la musique. Composé par Hans Zimmer, qui signe ici peut-être l'une de ses meilleurs compositions, elle traduit parfaitement les émotions que peuvent traversés les protagonistes du film que se soit la peur, l'attente, le stress, le malaise, le trauma... Et donne en même temps au spectateur une sensation d'étouffement où cet incessant tic-tac est présent pendant presque 1h47 de film.
Christopher Nolan donne, grâce à Dunkirk, un nouveau souffle au film de guerre et rend hommage aux témoins de cet épisode militaire.