Hemingway, Kierkegaard et Churchill boivent le calice jusqu'à la lie

Une belle et mélancolique ode à l'ivresse d'une vie qu'on tarde à saisir, effrayés que nous sommes par son intransigeante perfection vers laquelle nous tendons à advenir par pure mimétisme et peur de l'inconnu. Le film ne prétend pas donner de leçon de vie à quiconque, trop occupé à jouer avec malice du sarcasme héritée des plus belles comédies populaires italiennes des années 60 pour moquer le puritanisme hygiéniste de nos sociétés modernes.


Vinterberg se raccorde aux grandes figures intellectuelles scandinaves pour conter l'absurdité d'une rationalité que l'on finit par trop idealiser afin de mieux supporter le vide existentiel qui se rappelle subrepticement à nous lorsqu'on tente d'y échapper par tous les moyens.


N'était une petite baisse de régime au mi temps du long métrage, celui-ci pourrait prétendre au rang d'inoubliable. Les comédiens (Mads Mikelsen en tête, toujours aussi monstrueusement charismatique, restez absolument jusqu'au bout une scène mythologique vous y attend) et la mise en scène du danois sont loin d'y être étrangers.

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le 16 oct. 2020

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