Drug War
6.9
Drug War

Film de Johnnie To (2013)

J'y ai cru pendant, quoi, une petite demi-heure, en me disant que le côté laborieux de la mise en place du script ne pouvait complètement gâcher le charisme du génial Louis Koo. Mais en dépit des efforts de ce trublion volontaire, j'ai vite décroché de cette histoire chaotique de quadruple jeu un peu trop manquée. Pourtant, l'intention est bien là, celle de livrer un petit polar nerveux où la manipulation est reine. Par conséquent, on endure la première partie sans trop s'inquiéter en se disant que tout va bien finir par décoller, que ces persos manqués qui peuplent les rangs des gentils policiers vont finir par s'effacer au profit du corps criminel qui, par l'intermédiaire de ce prisonnier contraint à balancer ses pairs, commençait à avoir de la gueule.


Mais non, dès que le puzzle s'assemble, que les jeux de stratégie atteignent leur but, To n'a rien à proposer d'autre qu'un gunfight tout droit sorti d'un Call of Duty en mode deathmatch. Qu'on s'entende, les gunfight, je suis le premier à en demander. Mais quand ils s'inscrivent dans l'histoire, même facilement, c'est quand même plus agréable. En l’occurrence dans Drug War, c'est tellement mal amené que quand ça pète, on ne profite pas complètement, faute d'être complètement blasé. Parce qu'il faut bien avouer que cette dernière partie sent bon le cinoche HK. Vaz-y que je te headshot, et tu crois pouvoir me la jouer à l'envers et j'te colle un pruneau dans la tronche, la fliquette protège des marmots, rien à fiche, je l'éclate avec ma voiture, To est généreux, il est enfin bien dans ses pompes quand il s'agit de faire parler la poudre.


Mais ce n'est qu'une séquence, et le reste est si pauvre qu'on ne peut garder en bouche qu'un arrière gout désagréable d'acte manqué malgré cette ultime démonstration de savoir-faire. En fin de bobine, c'est bel et bien ce sentiment d'avoir assisté à un film qui promettait bien plus que ce qu'il a donné qui nous assaille. A savoir une histoire faussement compliqué qui n'a jamais su tirer profit de ce groupe pourtant intéressant de criminels aux allures de puppetmasters mystérieux. Il faudra se contenter de petits vieux complètement perdus une fois mis dans la lumière. C'est un peu court, tout de même.

oso
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste L'ours, Homo Video, en 2014

Créée

le 6 juin 2014

Critique lue 504 fois

4 j'aime

oso

Écrit par

Critique lue 504 fois

4

D'autres avis sur Drug War

Drug War
Vnr-Herzog
7

Chinese Connection

Ambitieux autant que talentueux Johnnie To a toujours eu une gestion particulièrement bien huilée de sa carrière. En occident il est connu pour ses polars secs et racés, des bijoux noirs et...

le 13 août 2013

19 j'aime

2

Drug War
Supavince
7

Critique de Drug War par Supavince

Johnnie To fait partie de ces réalisateurs dont chaque nouveau film est attendu avec impatience, voir même au tournant… Le cinéaste a su par le passé nous gratifier de polars urbains efficaces et...

le 19 juil. 2013

11 j'aime

3

Drug War
Truman-
8

Critique de Drug War par Truman-

Drug War semble au premier coup d'oeil un énième film sur la mafia et le trafic de drogue le tout a la sauce asiatique, alors oui le scénario n'est pas super original, ça a deja été vu beaucoup de...

le 7 sept. 2013

8 j'aime

Du même critique

La Mule
oso
5

Le prix du temps

J’avais pourtant envie de la caresser dans le sens du poil cette mule prometteuse, dernier destrier en date du blondinet virtuose de la gâchette qui a su, au fil de sa carrière, prouver qu’il était...

Par

le 26 janv. 2019

81 j'aime

4

Under the Skin
oso
5

RENDEZ-MOI NATASHA !

Tour à tour hypnotique et laborieux, Under the skin est un film qui exige de son spectateur un abandon total, un laisser-aller à l’expérience qui implique de ne pas perdre son temps à chercher...

Par

le 7 déc. 2014

74 j'aime

17

Dersou Ouzala
oso
9

Un coeur de tigre pour une âme vagabonde

Exploiter l’adversité que réserve dame nature aux intrépides aventuriers pensant amadouer le sol de contrées qui leur sont inhospitalières, pour construire l’attachement réciproque qui se construit...

Par

le 14 déc. 2014

58 j'aime

8