Ils pensaient tomber sur Gilbert Montagné... mais c'est Daredevil qui a ouvert !

La jeunesse d’aujourd’hui ne vaut plus un kopeck. Trouver un boulot étant devenu has been, il est malgré tout nécessaire – pour quitter le foyer familial – de se faire de l’oseille. Il faut trouver des solutions. Être inventif. Sans trop se fouler non plus, c’est pas le but. C’est donc dans cet élan d’ingéniosité que trois blaireaux ont réussi à dégoter le plan ultime.


Comme la Française des Jeux mettait trop de temps à leur filer de l’argent, ils ont décidé de faire ce qu’ils font le mieux : cambrioler des baraques. Sauf que cette fois, c’est THE coup facile ! Un quartier totalement inhabité, une dernière maison sur la gauche (ou droite, on a jamais vraiment su), une montagne de pognon à l’arrivée, et cerise sur le gâteau : le propriétaire est célibataire et surtout aveugle ! « Jackpot » qui se sont dis les trois loulous de la cambriole ! A ce niveau-là, c’est carrément ez (prononcé « easy ») ! Seulement, ils n’avaient pas cramé deux choses primordiales dans leur délire.


Premier élément : le mec qui veulent braqué n’est pas Gilbert Montagné (Gilbert, si tu nous lis, respect à toi !). Non, le mec, c’est le genre de gars au passé violent, puisqu’il a chatouiller du Na’vi pour James Cameron dans Avatar. Autant dire que c’est pas un tout doux le bonhomme. Aveugle ou pas, il sait où se trouve ses fenêtres, sa cave, mais aussi ta tête. Car une fois qu’il t’a chopé l’engin, t’es parti pour ressembler à Elephant Man.


Deuxième point, et non des moindres, les trois diplômés de la connerie ont juste zappé qu’ils se trouvaient dans un film de Fede Alvarez, celui qui s’est frotté (avec réussite) au remake d’Evil Dead à coup de cutter tranchant et hectolitres de sang. Là encore, le réalisateur se moque de savoir si t’es désolé ou pas. Si tu veux t’en sortir, soit tu te démerdes à trouver une issue (dans ce 100m² tu dois en avoir 27, normal !) soit tu payes ta shnek (mais on te prête Bob Dildo, c’est plus classe).


Donc avec ces deux arguments, tu sais d’emblée que c’est pas une bonne idée de faire une visite des lieux à deux heures du mat’. Et forcément, ce qui devait arriver arriva. Dès l’instant où les pauvres âmes pénètrent l’antre de l’Andrea Bocelli gonflé au Liam Neeson – aidé par un plan séquence ultra bien foutu où un morceau de verre, une cloche, un marteau et un flingue te donne des indices sur le carnage qui va suivre -, on sait que la messe est dite.


Don’t breathe n’a pas de grosse surprise en soi. Il déroule son récit creux efficacement (on ne lui en demandait pas forcément plus), les scènes de tension accrochent suffisamment pour s’intéresser au sort des personnages, et la dernière partie, légèrement grand-guignolesque, amène une fin à un peu trop classique. Dommage également que les éléments montrés dans le plan séquence soient utilisés avec si peu d’inventivité.


Cependant, le film parvient à être très convenable grâce au charisme de Stephen Lang, qui inspire la crainte même quand il ne fait qu’éteindre sa télé, et au savoir-faire de Fede Alvarez, qui fournit son lot de séquences percutantes. Qu’il manie sa caméra dans des endroits exigus, qu’il propose tout un moment angoissant dans l’obscurité totale, qu’il s’éclate à remaker Cujo, ou encore qu’il fasse évoluer son personnage féminin (convaincante Jane Levy) de façon intéressante, Alvarez maîtrise toutes ses compétences pour un spectacle oppressant à souhait.


Ah, et au passage, ne vous fiez pas au titre français. La maison des ténèbres ne correspond à rien, si ce n’est que oui, c’est bien une maison, et oui il fait souvent noir. Au-delà de ça, ce n’est absolument pas un film de terreur, d’horreur ou surnaturel comme on a essayé de nous le vendre.


POUR LES FLEMMARDS : Trois victimes, un papy bourrin, du cassage de dents : c’est sans surprise, mais c’est franchement efficace, grâce à la réalisation de Fede Alvarez et à l’implacable Stephen Lang.

Créée

le 18 nov. 2016

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