Don't breathe est un film inintéressant sur plusieurs aspects et très bien mis en scène sur d'autres. Ce qui le rend difficile à noter.
Trois jeunes paumés veulent faire de l'argent facile en s'en prenant à un aveugle qui aurait hérité d'une grosse somme d'argent suite au décès accidental de sa fille. Ca se passe à Detroit ce qui justifie la précarité des jeunes et l'isolement urbanistique du quartier du vieux (et en même temps, ça épargne aux scénaristes et aux réalisateurs de devoir l'expliquer à l'écran, une pierre, deux coups)... Bon on l'aura compris d'emblée, on n'est pas ici pour du scénario profond ni pour se faire épargner par les clichés standards, mais vu le genre de la maison, on s'en fout, ce n'est pas ce qu'on est venu rechercher! Après une briève introduction qui nous montre que les jeunes n'en sont pas à leur coup d'essai, on se retrouve au coeur de l'action... et c'est là que le bas blesse et en même temps que le film deviant épique!
Commençons par le bon côté des choses. La pression y est vraiment bien rendue. L'ambiance est tendue et la photographie joue beaucoup dans cela. C'est vraiment cela l'atout du film. Stephen Lang en vieil homme un peu dirty et aveugle est vraiment flippant.
Par contre, c'est juste un vieil homme aveugle et c'est tout là le problem de ce film. Ok, il est costaud. On le voit dans ses interactions au combat rapproché. Je veux bien que le gars est musclé et qu'il va les étaler au bras de fer... mais merde, c'est juste un vieil homme aveugle! Les personnages ont eu de multiples occasions de l'étaler en lui claquant une pelle, un pied de biche, un marteau dans la gueule... et non! Alors pour nuance cela, au départ, c'est logique. Ils veulent juste le voler, et ne pas accomplir un vol avec violence... Mais à partir du moment où ils ont vu de quoi le gars était capable, finissez en à la première occasion! Je trouve donc la trame du truc peu crédible et ça m'a suffisamment énervé que pour me sortir de l'histoire...
Histoire que le film spoile lui-même par la scène d'introduction où on le voit tirer Roxy par les cheveux sur le sol. Même si perso, je ne l'avais pas reconnue directement. Mais cela m'a tout de suite indiqué que le personage était un psychopathe, ce qui involontairement dévoile la suite de l'intrigue. De plus dès que j'ai vu la porte avec le gros verrou à l'intérieur, j'étais persuade dés le départ qu'on allait trouver des invidivus (en vie ou non) derrière... Et ça, c'est con. Ensuite, une fois arrivé en bas, j'ai très vite compris que la fille qu'il trainait allait être Roxy. Et du coup... Il n'y a plus aucun suspense dans sa fuite sur la fin du film... ce qui est dommage... Même si ça ne donne pas la finalité du truc.
Et on parle de son pauvre ami friendzoné et utilisé pour son padre??? Cette pauvre clète qui ne voulait pas être là à la base et qui dès le départ s'était barré qui finit par crever pour sauver sa bien-aimée? Non, on n'en parlera pas, c'est mieux. :)
Donc à l'exception de Stephen Lang, qui est bien interprété même si son rôle n'a aucune dimension. Roxy (comment vouliez-vous qu'elle s'en sorte dans la vie avec ce prénom aussi?) ne s'en sort pas mal, mais les deux autres ne sont ni crédibles, ni charismatiques, ce qui nuit un peu aux emotions véhiculées par le film.
En bref, un film très moyen mais qui réussit à instaurer une ambiance opressante vraiment très réussie!