Drag me to hell

Même si je me désintéresse peu à peu du MCU, j'étais tout de même particulièrement hypé par celui-ci car j'avais tout simplement beaucoup aimé le premier ! Réalisé par Sam Raimi, ce vingt-huitième film de l'univers cinématographique Marvel, qui est également le cinquième de la phase quatre, n'est finalement vraiment pas terrible, malgré quelques éléments qui sortent du lot. On suit ici Doctor Strange qui doit faire face à la nouvelle menace que représente le multivers. Un synopsis plein de promesses donc, surtout après "Spider-Man : No Way Home" et ses trois Spider-Man, mais qui déçoit, notamment dans sa structure qui est dix fois trop bordélique et qui ressemble finalement plus à un épisode de série télé qu'autre chose. Je crois en effet que le MCU passe un nouveau cap avec ce film, celui de transformer petit à petit les films en épisodes qui se suivent méthodiquement. Alors, vous allez me dire que ce n'est pas nouveau, c'est un élément introduit tout doucement durant la première phase qui culmine avec "Avengers" en 2012 et puis, tout doucement, la connexion entre les films prend de plus en plus de place. Mais ici, la connexion ne se limite plus qu'aux films mais également à l'univers étendu Marvel, à savoir les séries Disney+ mais également aux anciennes productions des années 2000 dont les acteurs phares peuvent faire leur grand retour. Les films ne sont alors plus tant des films à part entière mais des épisodes, ce qui se ressent particulièrement ici. Effectivement, on est directement plongé dans l'action, il n'y a pas vraiment de scènes d'exposition, tout est très rapide, l'histoire démarre avant qu'on ait eu le temps de s'asseoir. Ce que je trouve très dommage car le film perd alors énormément de son charme, peu importe finalement qu'on aille voir un "Doctor Strange", un "Thor" ou un "Spider-Man", on regarde avant tout un Marvel, une série télé aux dimensions cinématographiques qui ne cesse de s'accroitre. Et autant vous dire que si vous n'avez pas vu les précédents, vous serez complètement paumés ; même moi qui ai tout suivi à l'histoire ("WandaVision" étant d'ailleurs la meilleure série Marvel/Disney+ à ce jour), j'ai eu quelques fois du mal à raccrocher les wagons. L'histoire se suit alors à la manière d'un épisode de série télé, c'est-à-dire qu'on est dedans sans l'être vraiment, surtout que le film accumule parfois les longueurs. Mais fort heureusement, Raimi est à la barre et il a réussi à imposer son style, ce que je pensais être impossible dans un univers aussi lisse, formaté et fermé que Marvel. On repère effectivement sa patte qui s'impose d'ailleurs de plus en plus au fil de l'histoire, sûrement pour doucement habituer le spectateur, et nous offre quelques très bonnes scènes qui sortent réellement du lot. Ce qui est d'ailleurs très surprenant dans ce genre de productions car certaines scènes s'apparentent vraiment à un film d'horreur, notamment les mouvements de caméra caractéristiques du réalisateur mais également quelques jump-scares ou éléments clairement empruntés à "Evil Dead". "Doctor Strange in the Multiverse of Madness" est donc un film qui alterne entre du Marvel très classique et osef et réelles trouvailles cinématographiques qui sortent heureusement le spectateur d'une torpeur de plus en plus grandissante face à l'évolution actuelle du MCU.