Bien plus qu'une simple romance dansante...

Sorti au cours de l'été 1987, Dirty Dancing fait partie des films qui ont traversé les décennies et les générations pour atteindre la postérité.

S'il fut un succès immédiat sur le continent américain à sa sortie, il fut un échec au box-office français, ne dépassant pas la barre des 400 000 entrées. Le film dut attendre sa sortie en VHS pour gagner sa reconnaissance dans l'Hexagone.

Se déroulant durant l'été 1963, Dirty Dancing narre la rencontre de Frances (VO) / Frederique (VF) Houseman dit Bébé, 17 ans, fille sage issue d'une famille aisée, en vacances dans une pension de famille située dans l'Etat de New York dans la région des montagnes Catskill, et de Johnny Castle, danseur professionnel travaillant sur place, classe et rebelle.

Véritable ode à la danse, comme le furent Grease et La Fièvre du Samedi soir lors de la décennie précédente, Dirty Dancing nous emporte littéralement par la sensualité de ses danses et la beauté de ses musiques. Hungry eyes, She's like the wind, I've had the Time of my Life... on vibre avec les personnages au rythme des musiques et des danses.

Sublimée par une superbe alchimie entre Patrick Swayze et Jennifer Grey, qui pourtant se détestaient ouvertement, la TENSION SEXUELLE est à son comble, éveillant nos sens en même temps que ceux des personnages.

Belle romance, tension sexuelle, danses magnifiques, bande-son magistrale... Peut-on toutefois résumer Dirty Dancing à cela ?

Qualifié de niais et de simpliste par ses détracteurs, le scénario aborde au contraire plusieurs thématiques sérieuses, telles que l'avortement illégal, l'émancipation de la femme, l'éphémère... Pour l'anecdote, la thématique de l'avortement fut très difficile à faire accepter aux producteurs, tant le sujet en pleine Amérique reganienne était déjà brûlant à l'époque.

Comme on l'entend dans ses dialogues, le film marque également la fin d'une époque, celle où les jeunes étudiants partaient encore en pension de famille avec leurs parents, " préférant " ainsi le confort à l'aventure.

Le long-métrage fut aussi semé d'embûches qui compliquèrent son tournage. Bien que son intrigue se déroule en été, le film fut partiellement tourné en automne. L'équipe en place dut par exemple repeindre les feuilles au sol en vert et les recoller aux arbres pour que le cadre estival ressorte bien. La scène dans l'eau fut également difficile à tourner pour les deux acteurs tant sa température était froide.

Comme mentionné plus haut, les relations électriques entre Patrick Swayze et Jennifer Grey furent également difficiles à gérer pour tout le monde, au vu des nombreuses scènes partagées, de surcroît dans la danse, la sensualité et l'intimité. Il est d'ailleurs amusant de voir Patrick Swayze soupirer à plusieurs reprises lorsque au cours des entraînements de danse, Jennifer Grey lève le bras sensuellement vers lui et explose de rire sous l'effet de son souffle. Une scène volontairement conservée au montage final qui illustre l'ambiance qui régnait probablement en plateau.

Rapidement considéré comme culte, le film reste gravé dans de nombreuses mémoires aujourd'hui, réduisant ses tentatives de suites et de remakes au quasi-oubli. Qu'en sera-t-il de celle prévue pour l'an prochain avec Jennifer Grey de retour ? Rendra-t-elle hommage au regretté Patrick Swayze, parti en 2009 ?