La bonne nouvelle, c'est que «Dieu est mort». Pour le reste, je crois que c'est le moins bon Ford que j'ai vu (ce qui en fait un film supérieur à la plupart des oeuvres produites depuis plus d'un siècle, soit dit en passant).
Le génie de Ford réside dans son refus de jouer à l'intello et à l'artiste (cinéastes français, prenez-en de la graine). Là, il succombe à ce travers, à l'instar du Mouchard dans les années 30. On retrouve la même approche esthétisante, expressionnisme pour le Mouchard, influence eisensteinnienne à la Que viva Mexico pour Dieu est mort. C'est joliment fait, mais barbant.
On sent que l'histoire (la traque de la religion par une méchante dictature crypto-communiste) lui tient à coeur. Du coup, c'est lourd, on dirait que Ford n'a aucun recul sur le sujet. Il essaie à peine de glisser une ou deux scènes truculentes dont il a le secret. OK le thème ne s'y prête guère, mais bon quand même, ça aurait détendu un tantinet l'atmosphère.
Même Henry "J'ai fucking la classe" Fonda est platouille. En grande partie, à cause du personnage à mon avis. Sans en faire un super-héros, y'avait moyen de le rendre un peu plus consistant.
Fonda est quand même censé être un prêtre qui brave seul durant quatre années l'armée qui veut sa peau. On est en droit d'attendre que le type soit un minimum courageux et dégourdi. Que dalle, c'est une grosse moulasse, à côté de laquelle je suis James Bond. Et pi d'abord c'est quoi cette coupe de cheveux à la con Henry ?