Dieu est mort par raisin_ver
Dieu est mort - The fugitive - est le complément idéal de Le mouchard, les deux films s'inscrivant dans la même veine, celle de la fuite et partagent de nombreuses qualités.
Dans un pays d'Amérique latine, les prêtres catholiques sont pourchassés. Trouvant refuge dans une église abandonnée, l'un d'entre eux -joué par Fonda- est convaincu par une jeune femme de donner le baptême à son enfant ainsi qu'à tous ceux des habitants du village. Alors que la prudence eût dû le guider, le prêtre fait sonner les cloches de l'église plus fort qu'elles n'ont jamais dû le faire.
Cette première scène du film saisit viscéralement, tant par sa beauté magnifiée par la photographie de Gabriel Figueroa que par la puissance de son évocation. Elle oppose en effet la raison, le fait que le personnage de Fonda devrait rester dissimulé, à sa foi même si cela pourrait être extrapolé sans difficulté aux notions de responsabilité et de devoir.
Elle est même représentative du film, puisqu'on retrouve en permanence cette opposition donnant une des plus belles quêtes, celle de la recherche d'un vin alors que le moindre alcool est interdit dans ce pays a fortiori celui qui trahit la fonction de prêtre.
Les acteurs sont prodigieux, la belle Dolores del Rio, Ward Bond en homme traqué et bien évidemment Henry Fonda. Son personnage prononce peu de mots, mais chaque fois que Fonda parle, c'est comme si la terre se mettait à trembler. Ajouté à la présence quasi irréelle de son personnage, Fonda dont les yeux brûlent littéralement la pellicule de leur beauté azur, signe un de ses plus beaux rôles.
Mais pour mieux en parler que moi, place à Ford en personne :
"J'ai réalisé le film tel que je le voulais, c'est pour cela que c'est un de mes films préférés. Pour moi, il est parfait."