Soyons désinvoltes !

Davis travaille dans les finances et mène une vie confortable... jusqu'au jour où sa femme meurt dans un tragique accident de voiture. Rapidement, sa vie va se retrouver retournée à cause du deuil auquel il devra faire face. Le déni ? Le désintéressement ? En tout cas Davis ne semble pas attristé par cette mort, il parait bizarrement libéré et c’est un autre homme qui surgit enfin de lui. Il découvre une nouvelle réalité, le franc-parler et la désinvolture grâce à la ‘démolition’ de sa vie antérieure. C’est cette désinvolture qui va donner toute cette force au film. Davis se désintéresse alors de son travail, de son entourage et de ses biens. Il prend gout à la vie grâce au personnage atypique de Karen (joué superbement par Naomi Watts) qu’il découvre par une série de rencontres plus insolites les unes que les autres. Il noue aussi un lien extrêmement fort avec le fils de celle-ci, un rebelle de quinze ans qui joue avec sa batterie et le flingue de son pote comme il joue avec sa sexualité. Cela n’ira pas sans conséquences.
Ce film m’a bouleversé car il traite de la non-linéarité d’une vie et de toutes les potentialités de celle-ci. Davis, en se défaisant de ses obligations, découvre une autre facette de lui-même grâce à ces rencontres. A travers un récit introspectif traduit par ses lettres, on se met dans la peau de cet homme aux nombreuses complexités et l’on s’identifie à ses sensibilités. On démolit avec lui la convention et la superficialité que peut revêtir la sphère bourgeoise. Et l’on finit par courir de toutes nos forces vers la mer en imitant les oiseaux.