Sorti fin 2012, De l'autre côté du périph est une comédie policière mettant en scène 2 flics diamétralement opposés.
François Monge travaille à la Brigade Criminelle de Paris, il est d'origine hupée, il habite les beaux quartiers de Paris. Bien qu'il ne quitte pas souvent son bureau, son milieu aisé et ses nombreuses relations lui promettent un brillant avenir. Carriériste de nature, c'est également un coureur invétéré, multipliant les aventures sans lendemain et ne reculant devant rien lorsqu'une belle femme croise sa route.
Ousmane Diakhité bosse à la Section financière de Bobigny. Il vient de la cité et connaît bien les codes de la banlieue. A l'inverse de Monge, il est accroc au terrain, dans lequel il s'implique corps et âme pour y arrêter " tous les gros bonnets ". Père élevant seul son fils, il fait face à la vie avec courage et volonté.
La route de ces deux flics très différents va se croiser lors de la découverte du corps d'une femme de la haute société en plein 93. Et comme dans bon nombre de buddy-movies (l'Arme fatale, Rush Hour, Bad Boys, Men in Black, ou en exemple français la trilogie de Francis Weber avec Pierre Richard et Gérard Depardieu), on se régale des différences entre les deux personnages. Style vestimentaire, langage, personnalité, mode de vie, personnalité, références, tout y passe, avec humour et légèreté.
S'éloignant des clichés dans lesquels il pourrait facilement tomber, le film fait évoluer les deux personnages de façon inattendue, arrivant même à nous surprendre. Ousmane se révèle moins habile sur le terrain qu'il n'y paraît, mais plus ambitieux et moins plaisantin qu'on peut le croire au départ. Présenté comme un bureaucrate fils à papa égocentrique, Monge nous surprend par son instinctivité sur le terrain et les valeurs qu'il défend. La complicité instantanée qui s'instaure entre Monge et le fils d'Ousmane en est l'illustration.
Aux côtés du tandem Omar Sy - Laurent Lafitte, les seconds couteaux (Sabrina Ouazani, Lionel Abelanski, Youssef Hajdi ou encore Zabou Breitman) font bien le job, apportant au long-métrage de belles interprétations, justes et parfois drôles. Pensée spéciale à Lionel Abelanski, prenant un malin plaisir à tutoyer un Omar Sy pas habitué au milieu parisien.
Le scénario se révèle plutôt bien ficelé, en élargissant peu à peu le fil conducteur du meurtre aux coulisses peu reluisantes du syndicat patronal. De simple quête policière, c'est une vérité plus générale qui apparaît sous nos yeux...
Du Flic de Beverly Hills au Professionnel, le film assume ses références, chères aux 2 personnages principaux et auxquelles il offre un bel hommage.
Pour conclure, De l'autre côté du périph est un buddy-movie policier qui se regarde avec plaisir. S'il ne joue clairement pas dans la même catégorie que les références américaines dans le style, il fait plus que se défendre. A tel point que Netflix lui a offert une suite : LOIN DU PERIPH (2022).