Toute l’histoire se passe dans un immeuble, autour d'une cour intérieure, et cela m'a fait penser au Hérisson (l'histoire de la concierge qui dévore les livres en cachette, de la petite fille précoce qui veut se suicider et du vieil homme japonais mélomane).


J'ai trouvé que le film était super bien parti (histoire très intrigante) et puis, il m'a relativement déçu au fur et à mesure, sauf le personnage interprété par Catherine Deneuve, qui sait jouer la folle dépressive et parano comme aucune autre.


Remarquez le personnage joué par Pio Marmai est assez tordant lui aussi, dans son genre, en vendeur de vélos d’occasion, mytho et complètement shooté les trois quart du temps.


Mais le personnage central, c'est celui d'Antoine, interprété par le lunaire Gustave Kervern.
Il a atterri là comme un cheveu sur la soupe, un peu au hasard, fuyant son métier de musicien car il avait le spleen. Il faut voir la scène de l’entretien de recrutement : c'est assez ubuesque ! Il est donc embauché sur des critères totalement inhabituels, c'est le moins que l'on puisse dire ...
Et il va s'accrocher à ce boulot de gardien comme une moule à son rocher, mais les choses vont dégénérer assez vite, notamment à cause de la folie de Mathilde.


Il faut dire que tout le monde est un peu fou dans cet immeuble : c'est un joyeux bordel !


Ce qui est plaisant, c'est la solidarité entre les personnages, à travers le malheur, un peu comme dans le film "Ensemble c'est tout", tiré du livre d'Anna Gavalda.
Antoine héberge Lev, un SDF russe et son énorme chien. Il aide Mathilde à surmonter ses angoisses. Il héberge également Stéphane qui lui rend bien en lui fournissant la drogue nécessaire à ses décrochages. Mathilde de son côté est bénévole dans une association; elle fait la lecture à son voisin aveugle et lui cuisine des petits plats de son cru (sa spécialité, ce sont les endives que personne n'aime).


J'ai retrouvé avec plaisir Garance Clavel, une actrice trop méconnue, qui joue l'ex d'Antoine. Elle ne comprend pas sa dépression , pourquoi il l'a quitté si brutalement, sans un mot d'explication ...


La deuxième partie du film m'a moins plu. J'ai trouvé que l'intensité baisse. On se lasse vite des personnages; il y a un manque de rebondissements.
Ceci explique que je n’attribue que 6, qui est quand même une note honorable dans mon échelle de valeurs.


L'image de la fin, des rosiers qui poussent sur le mur de la cour est une belle métaphore des souvenirs qu'on peut laisser ...

Créée

le 9 mai 2016

Critique lue 517 fois

5 j'aime

6 commentaires

Critique lue 517 fois

5
6

D'autres avis sur Dans la cour

Dans la cour
Grard-Rocher
8

Critique de Dans la cour par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Rien ne va plus pour Antoine. La quarantaine est difficile et pour lui qui est musicien de son état c'est un paradoxe d'attraper un bon coup de blues. Il décide changer brusquement d'emploi pour se...

27 j'aime

18

Dans la cour
oso
6

Junkie d'escalier

Bon, soyons clair, j’suis embêté. Embêté parce que Dans la cour ne manque pas d’intérêt et que j’ai envie d’en apprécier le pavé que décime, jusqu’à épuisement de toute bonne humeur, le déprimant...

Par

le 22 janv. 2015

12 j'aime

1

Dans la cour
eloch
7

Les névroses

Le film commence par un départ. C'est un homme qui quitte un monde pour entrer dans un autre. Il ne ressent plus rien, il n'y a aucune moquerie dans son choix de devenir gardien d'immeuble sans même...

le 7 mai 2014

12 j'aime

11

Du même critique

Antoinette dans les Cévennes
Elsa_la_Cinéphile
7

Clin d'œil à Rohmer ?

J'ai trouvé ce film très frais, et pas du tout surjoué. Laure Calamy y est formidable. Elle irradie tout de son sourire et de son naturel. Ses larmes et ses moments de désespoir sont émouvants. Elle...

le 20 sept. 2020

29 j'aime

22

37°2 le matin
Elsa_la_Cinéphile
7

Mi fugue mi raison

Et oui, il aura fallu que le réalisateur disparaisse et qu'Arte passe en hommage ce film jugé culte par beaucoup de personnes, pour que je le découvre enfin. Mon avis est mitigé. J'hésite entre une...

le 22 janv. 2022

25 j'aime

15

Fatima
Elsa_la_Cinéphile
9

Une mère-courage au grand jour

Philippe Faucon sait comme personne filmer les personnages féminins issus de l'immigration maghrébine, des quartiers populaires. Peut-être parce qu'il est fils et mari de femmes algériennes et qu'il...

le 23 oct. 2015

24 j'aime

18