Et oui, il aura fallu que le réalisateur disparaisse et qu'Arte passe en hommage ce film jugé culte par beaucoup de personnes, pour que je le découvre enfin.
Mon avis est mitigé. J'hésite entre une note de 6 et de 7.
Je reconnais que l'ambiance du film est plaisante, que les deux acteurs ont un jeu complémentaire, qu'il y a une montée de la tension intéressante.
Certes, la photographie est jolie, le cadre léché, un peu trop proche du design publicitaire parfois à mon goût, surtout dans la première partie. Les cadrages sont intéressants, l'esthétique très eighties aussi.
Le scénario offre de l'intérêt, avec cette entrée immédiate dans l'intimité du couple et le rapprochement de deux êtres un peu paumés, leur soif de liberté ....
Mais mais, comment dire. Je n'ai pas vibré autant que prévu.
C'est la difficulté des films sur lesquels on a tant écrit, dont on nous a tant rabattu les oreilles.
J'ai même trouvé le jeu de Béatrice Dalle moyen. Pas mauvais, moyen.
Elle fait un peu midinette écervelée dépassée par ses émotions. Ça aurait pu être beaucoup mieux.
Ce n'est peut-être pas tant la faute de l'actrice mais plutôt du réalisateur ou bien du scénario. Je n'ai pas lu le livre de Philippe Djan. Il faudrait que je creuse pour voir d'où vient ce défaut.
J'ai préféré la présence et le jeu de Anglade. Je l'ai trouvé plus profond, plus franc dans ses expressions.
Bref, je n'ai pas pu rentrer à fond dans cette histoire. Quelque chose m'a gênée. Le jeu de l'actrice. Le côté un peu trop léché de la mise en scène.
La descente vers la folie qui n'est à mon avis pas assez progressive.
On sent bien que Betty a un problème et qu'elle ne maîtrise pas ses nerfs, versant dans des crises d'hystérie et de désespoir, mais on a du mal à mesurer comment elle arrive au geste terrible, dans la dernière partie.
Je n'ai vu que la version courte. Peut être que la version longue apporte davantage cette progressivité.
J'ai bien apprécié en revanche certaines scènes, par exemple quand elle envoie tout valdinguer de la vaisselle, les regards
à la fois très amoureux et inquiets que Zorg lui jette quand elle pète les plombs.
Les moments de joie et de complicité que le couple partage avec la sœur de Betty et son compagnon.
Bref, je ne nie pas les qualités de ce film, mais voilà, j'en attendais plus.
Sans doute trop.
Je serai sensible à toutes vos remarques sur ma critique et suis prête à en discuter avec vous.
Alors, à vos plumes, si le cœur vous en dit !