Transgressions hyboriennes
Mandico veut faire sa version de Conan et ça donne un film de Mandico... à savoir décors délirants, Elina Löwensohn, du sexe, du dégueu, des costumes improbables sexy et dégueu et re Elina...
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le 4 mars 2024
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J'avais eu un peu de mal avec son précédent film "After Blue (Paradis sale)", avec son esthétique très particulière, et surtout trop hermétique, mais au moins Bertrand Mandico nous proposait quelque chose de chiadé et original, qui transpirait une certaine folie artistique.
On pourrait s'attendre ici à être étonné une nouvelle fois, mais finalement, en connaissant déjà un peu son travail, le tout parait presque galvaudé. Je pourrais encore y critiquer l'hermétisme global, mais le scénario est assez simple : on y suit Conann le barbare sur plusieurs années de sa vie et son évolution. Ce sera l'occasion de parler de plusieurs sujets, mais celui qui m'a le plus marqué, c'est probablement celui sur la condition des artistes, dans leur liberté et leur contrainte.
Il y a un vrai travail sur le maquillage et les costumes, et aussi sur la musique, de Pierre Desprats, le compositeur attitré du réalisateur, qui nous livre quelques bangers, et une ambiance en accord avec le visuel. Le casting est sûrement ce qui est le plus réussi, on a vraiment toute une ribambelle d'acteurs, mais surtout d'actrices, qui ont toutes leur spécificité et leur classe, où la notion de genre ne semble pas vraiment binaire, que ce soit dans l'apparence ou les pronoms utilisés. Mention spéciale au Conann de 25 ans, joué par Christa Theret, que je trouve magnifique et qui crève l'écran, mais on ne la voit que trop peu comparé aux autres (alors qu'elle est carrément sur l'affiche).
Visuellement, le film parait bien terne, il n'est quasiment qu'en noir et blanc, ce qui permet à la fois de le rendre moins dégoutant (et c'est toujours bienvenue dans un film immonde), mais qui le rend aussi moins attrayant. Je dois avouer que je ne suis pas un grand fan du noir et blanc, et ça rend l'univers presque désagréable et sans-âme, ce qui est probablement voulu en partie ? Effectivement ça permet d'adoucir la répugnance à l'écran (émétophobe s'abstenir), mais on abuse parfois un peu trop des clignotements excessifs (épileptiques s'abstenir).
Bref, je pense être plutôt déçu du résultat, je ne peux pas vraiment critiquer la proposition, car elle se positionne dans une esthétique unique au sein du paysage cinématographique français, si ce n'est mondial, mais il y a peut-être de bonnes raisons à cela. C'est surtout l'histoire en elle-même qui m'a sûrement dérangé, ça part un peu dans tous les sens, il y a un côté quasiment gratuit dans les situations, dans la provocation, et ça n'amène pas nécessairement à un plaisir visuel ou philosophique, on subit plus le film qu'on ne l'apprécie.
Mais comme le dira le personnage de Rainer après le générique : "Oubliez la douleur !". On va essayer.
(Vu le 2 décembre 2023 au cinéma)
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Créée
le 8 déc. 2023
Critique lue 68 fois
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