Conann
6.6
Conann

Film de Bertrand Mandico (2023)

Mandico veut faire sa version de Conan et ça donne un film de Mandico... à savoir décors délirants, Elina Löwensohn, du sexe, du dégueu, des costumes improbables sexy et dégueu et re Elina Löwensohn...


C'est rare d'être un réalisateur qu'on peut identifier en regardant n'importe quelle scène de n'importe lequel de ses films et Mandico fait partie de ces cinéastes là. Ceux qui aiment Mandico et son univers aimeront Conann, tandis que les autres resteront sur le carreau, comme à leur habitude. On est sur une interprétation très libre du héros de Robert E. Howard, mais malgré tout je dirais que l'esprit est là. Conan dans les nouvelles est tour à tour voleur, roi, combattant... dans des lieux et des époques variées. Robert E. Howard n'ayant pas publié les aventures de Conan dans un quelconque ordre chronologique.


On retrouve cet aspect chez Mandico, où un coup Conann est une sortie de nazie pendant la seconde guerre mondiale, puis une sortie de dandy mécène à une époque plus contemporaine après avoir débuté dans quelque chose ayant des airs plus antiques (je ne dis pas que l'âge hyborien fait d'aussi grands écarts, mais il possède également des ressemblances avec notre Histoire réelle, sans pour autant y être réellement fidèle non plus).


Chaque segment, comme chaque nouvelle peut plus ou moins être pris à part et raconte sa propre histoire avec sa propre version de Conann. Et chaque histoire finit par la mise à mort de Conann pour une Conann plus âgée. On retrouve juste un chien humanoïde joué par Elina Löwensohn qui fait le lien entre les différentes parties. Et chaque changement de période dans la vie de son héroïne permet à Mandico de proposer autre chose, dans des décors et des tons différents (bien que ça soit toujours macabre et sexy). Alors forcément lorsqu'on a cette structure narrative, on a des segments plus réussis que d'autres (j'avoue être moins charmé par celui qui se passe en 98 alors que Conann a 35 ans)


Parce que c'est le soucis de Mandico, il a toujours parfois un peu de mal à gérer le rythme de ses longs métrages, avec quelques séquences qui tirent en longueur. Ce qui, lorsqu'on le sait, renforce le côté dérangeant avec des scènes glauques et étranges qui semblent ne plus en finir. Le sommet du glauque étant je pense le repas entre artistes sur la fin du film. De toutes façons c'est une constante chez lui, transgresser toutes les barrières morales et jouer sur le double jeu du sexe et de la mort.


En tous cas si on accepte que c'est parfois un peu long, Conann est un film incroyable...

Moizi
7
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le 4 mars 2024

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