Cinquante Nuances de Grey par Laura Emilie
“Cinquante Nuances de Grey" est l’adaptation cinématographique du roman du même nom publié en 2012. L’histoire de la rencontre amoureuse et sexuelle d’un jeune milliardaire et d’une jeune étudiante naïve qui va être initiée aux joies du sado-masochisme. Les romans ont eu un tel succès qu’une adaptation filmée allait forcément voir le jour, histoire de renflouer les caisses…
J’ai lu le premier roman lorsqu’il est sorti, je voulais avoir un avis concret sur cette histoire qui faisait tellement de bruit, mais bon forcément je n’ai pas été super emballée : c’est mal écrit et en plus mal traduit, l’histoire est niaise et les personnages ne sont pas du tout attachants. Autant dire que je n’ai pas lu les deux autres livres de la saga, c’était un peu trop pour moi, me forcer pour un livre je peux, mais pas deux de plus. Bref, autant dire que je n’attendais pas avec grande impatience le film, mais comme j’ai une carte illimitée au cinéma je n’allais pas me priver non plus, au moins je peux donner un avis objectif. Me voilà partie pour deux heures de film, avec les personnages les moins attachants du monde, on n’a aucune empathie pour les personnages, on ne ressent aucune émotion pour eux et ça déjà, ça me chagrine, si je reste de marbre pendant tout un film, ce n’est pas possible, j’ai besoin de ressentir des émotions au cinéma, j’ai besoin d’aimer au moins un personnage, là rien…
Je décide de prendre le film à la rigolade on va dire, tellement les scènes sont bourrées de clichés vu mille fois, comme la nana qui porte la chemise de son mec après avoir fait l’amour et qui prépare le petit déjeuner en dansant… Mais la rigolade ça va bien un moment, vient ensuite le temps de l’exaspération ; la dernière demi-heure m’a semblé durer des heures, j’ai eu l’impression de rester quatre heures au cinéma, j’étais à l’agonie mais connaissant le livre, je savais que mon calvaire était bientôt fini. Rien ne pouvait me faire sortir de ma léthargie, les acteurs remplissent les conditions du cahier des charges, Dakota Johnson se mord la lèvre un nombre de fois incalculables, Jamie Dornan joue le golden boy sexy mais torturé au fond de son petit cœur… C’est édulcoré, on nous a promis des scènes chaudes et sensuelles, personnellement je ressens plus d’émoi devant un épisode de “Game of Thrones" que là.
Les personnages sont stéréotypés au possible, personnellement je ne peux pas m’identifier à un personnage comme celui d’Anastacia Steele, la nana qui se pâme d'amour pour un bel inconnu, et le personnage de Christian Grey me fait carrément flipper. Cet homme là est un psychopathe, on dirait un stalker quand il rentre chez Ana, on ne sait pas comment d’ailleurs, et déboule dans sa chambre sans prévenir ou quand il la suit alors qu’elle est en week-end avec sa mère. Leur relation est tellement artificielle, au bout de deux rencontres Ana est dingue de lui et Christian qui est censé être un homme froid et dépourvu de sentiments, il joue quand même la carte du romantisme. L’autre aspect gênant c’est le côté poule de luxe, il lui offre une voiture pour fêter son diplôme, il lui fait faire des tours en hélicoptère, il ne manquerait plus qu’il lui balance une liasse de billets au visage…
Je ne vais même pas parler de la réalisation, parce que là encore c’est très aseptisé, c’est propre, c’est lisse, il n’y a rien à en dire. Le seul décor qui semble avoir été travaillé est celui de la chambre de “jeux” de Christian, qui regorge de détails et d’accessoires, le reste ressemble à un catalogue de décorateur d’intérieur. La musique composée par Danny Elfman m’a semblé inexistante, ou alors j’étais comateuse, et le choix des musiques “modernes” est parfois risible, se faire fouetter les fesses sur Beyoncé c’est too much. Bref, ce n’est pas un grand moment de cinéma, ça aurait pu être encore pire, mais ça aurait pu être au moins un tant soit peu excitant et finalement on n’a pas grand chose à se mettre sous la dent, les scènes de sexe étant aussi propres et lisses que possible pour ne surtout pas choquer le public qui veut e sexe mais pas trop quand même, interdiction aux moins de 12 ans seulement oblige. Ressortez plutôt votre DVD de “9 semaines 1/2”.