A l'image du film de Leone Il était une fois dans l'ouest, ce film commence par une longue phase où il ne se passe rien, il ne se passe tellement rien, pas un mot n'est échangé, que je ne sais même pas si on peut parler de phase d'introduction. Dans les premières minutes, rien ne nous est offert hormis ce type qui semble vivre un calvaire dans sa voiture, en plein bouchon, en pleine chaleur. Et c'est le drame : l'homme a envie d'aller pisser.
Et il a soif.
Et c'est ainsi que nous avons devant nous un bon républicain comme on les aime lors d'une scène qui l'oppose à un propriétaire de station service coréen, ce dernier sera ainsi maltraité parce qu'une canette de 85 cents, c'est tout de même un peu abusé. Donc, il lui fera gentiment baissé son tarif de la canette : raciste mais au moins il paye.
Tout de suite après cette scène de violence assez ahurissante, nous avons un policier à la veille de sa retraite qui chante une berceuse à sa femme au téléphone. On peut dire que c'est le film des profils contraires.
C'est aussi le film du "toujours plus loin" dans le domaine de la violence. Tout au long du film, le personnage principal connaîtra une montée de colère envers l'autre, l'entraînant finalement à tuer. C'est donc par une certaine logique que le début du film est d'un ennui mortel, on part de l'action zéro, puis un homme décide de se mettre en mouvement et au final, c'est le monde entier qui semble lui-même prit dans une tempête.
C'est un homme qui, en quelque sorte, évolue comme peut le faire un personnage de jeux vidéo, tout comme lui, son arme change en mieux à chaque ennemi battu. De la simple batte, il en passera au couteau avant de mettre la main sur une mitraillette. Non seulement ça, mais il est, dans une scène qui n'est pas sans rappeler une certaine scène de Pulp Fiction, invincible durant 99 % du film.