Réfugiés du Capitalisme

Être différent n'est pas mauvais. C'est seulement compliqué de se maintenir à distance avec le commun.
Et être comme la majorité n'est pas non plus si cool que sa, c'est plutôt ennuyeux.
Mais si, certes, l'originalité et les différences devraient être bien vue par le reste du monde, chacun est comme il est, personne n'a que des qualités ou que des défauts.
Nous ne pouvons pas penser non plus que parce qu'on sort des canons ou des standards de la société, on est meilleur que les autres.
Mais cela dit, si les différences sont si mal vues et que les préjugés existent, c'est car les gens qui n'apprécie pas cela, sont juste méfiant.
Un comportement différent, soulève des soupçons aux jaloux, à ceux qui n'ont pas d'empathie, aux inflexibles, à ceux qui ne sont pas capables de se mettre dans la peau d'une autre personne.
À ceux qui ne sont pas capables de respecter les différences, et encore moins les complimenter.
Et c'est de tout ça, que parle ce magnifique film qu'est Captain Fantastic.
Un film qui ne peut pas passez inaperçue, un film que quand tu le vois, tu ne peux plus l'oublier.

Le réalisateur Matt Ross nous donne une proposition audiovisuelle et un scénario qui accrochent du premier jusqu'au dernier plan.
Le charisme de chaque personnage, l'étrange sensation de jalousie envers ce mode de vie, le respect et la gratitude envers eux, l'affrontement continu contre le monde extérieur, la lutte intérieure d'un père, puis surtout la claire intention de montrer qu'aucun système n'est parfait.
Tout ce que ce film propose, est que du plaisir pour nos yeux, et nous fait réjouir de savoir que de nos jours il y a encore du grand cinéma loin de l'industrie.

Certes, ce qu'il nous raconte Matt Ross n'est pas nouveau, il y a des moments qui nous rappellent à Little Miss Sunshine, et bien sur à cette esthétique nerd du grand Wes Anderson.
Mais ce qu'il nous raconte est vraiment très beau, et si amusant que surprenant.
Et sinon faut juste voir ces magnifiques dialogues entre le père et sa fille.
Le film utilise un mélange de comédie, sympathie, sensibilité et surtout beaucoup d'émotions.
Il nous montre même la difficulté d'être un père, quelle éducation et quelle valeur transmettre aux enfants.

Mais attention, même si le film se postule clairement d'un côté, celle de la famille et de son style de vie, on nous montre également qu'ont doit pas être si radicale.
Ce n'est pas non plus un film qui nous dit de vivre dans la forêt, de ne jamais consommé, ou qu'il diabolise totalement l'Éducation Américaine (et mondiale).
Même si comme je dis, ça reste un film qui critique sauvagement l'hyper consommation et l'idiotisme qu'il y a de nos jours.
Mais ni l'un n'est si bon ni l'autre est si mauvais.

Le film, comme dans la vie, est basé sur quelques piliers fondamentaux.
Ces piliers, sont la force et la puissance du scénario et la présence d'un acteur complet et absolument incroyable comme Viggo Mortensen (nomination aux Oscars obligé ! comme ce film), George McKay excellent aussi tout comme ses enfants sauvages, sans oublier de Frank Langella entre autres.
Le casting de l'année.
Sans oublier non plus la magnifique photographie de Stéphane Fontaine, où il joue avec le focus et les lumières naturelles (très Indie), et bien sûr la musique qu'Alex Somers apporte au film.

Voilà un bon film... Un excellent film, tendre, originale, fascinant, émouvant, extravagant, critique, intelligent, profond et merveilleux.
Un bijou contemporain indispensable.

Note Final : 8.9

Top Films 2016