L'Espoir des Temps Sombres.
Avant Iron Man, Hulk ou encore Thor, il y avait Captain America. Pour adapter son histoire c'est le réalisateur Joe Johnston que Marvel Cinematic Universe engage. Le bonhomme n'est pas fondamentalement un mauvais metteur en scène, ses autres films comme "Jurassic Park 3" ou bien "Wolfman" témoignent seulement de son goût trop prononcé pour divertir sans offrir grand chose. Heureusement pour "Captain America : First Avenger", il a fait quelques efforts, parfois vains certes, mais il en a fait.
Loin de l'idée de vouloir plonger tout de suite le spectateur dans l'action, Johnston préfère prendre le temps d'exposer son personnage, peut-être un peu trop de temps d'ailleurs. Le héros étant certainement le plus abordable de l'univers Marvel (du moins étant donné ce que montre le film, je n'ai pas lu un comics de ma vie), cette longue exposition, bien que pertinente, aurait tout de même pu s'avérer plus efficace en étant plus concise. D'autant que le héros n'a pas non plus été victime d'un drame ou du moins d'un élément décisif qui allait tracer inopinément sa destiné.
Steve Rogers est un gars simple, mais très droit qui aimerait prouver (et se prouver à lui-même) qu'il n'est pas le raté que tout le monde pense. Une fois devenu Captain America, il s'avère malheureusement un peu lourd sur les bords, non pas qu'il fasse de l'humour gras, non, mais son côté premier de la classe n'en fait pas un héros très attractif, mais cela est un avis assez personnel.
Outre cela les acteurs sont plus ou moins bons, Chris Evans que je ne connais pas tant que cela au final, j'ai simplement vu cette horreur qu'était "Les 4 Fantastiques", et bien l'acteur s'avère convaincant et possède même un certain charisme. Hayley Atwell joue sa dulcinée et elle change un peu des schémas habituels, ce qui est appréciable. Hugo Mr. Anderson-Weaving est quant à lui un vilain assez caricatural, le gros méchant que l'on fait tuer des propres gars de son camp pour bien montrer qu'il est méchant. Ce n'est pas ici que l'acteur peut déployer l’étendue de son talent, pourtant immense. Tommy Lee Jones est relégué au second-rôle, qu'il joue par ailleurs sans soucis, c'est juste assez inhabituel de le voir dans cette position.
La réalisation de Johnston est quant à elle très inégale, le réalisateur ne sait pas toujours jauger les axes qu'il doit prendre avec son sujet. Il y a évidemment cette phase d'exposition trop longue, mais il y a aussi plein de petits détails, qui même en ayant de la gueule (notamment le physique de départ de Chris Evans), ne sont pas cohérents. Le raté gringalet qu'est Steve Rogers au départ, l'est autant physiquement qu'à l'écrit, ou bien encore le héros, incarnant les valeurs de l'Amérique, nous allons lui éviter d'être trop drôle pour que cela demeure cohérent. Évidemment tout ceci part sûrement d'une bonne intention, mais tout de même, le public n'est pas débile.
C'est donc un film assez inégal que nous présente ici les studios Marvel. Passage obligé pour introduire le film "Avengers", mais bien qu'il soit loin du ratage, ce "Captain America : First Avenger" peine tout de même à passionner.