Surtout, restez ce que vous êtes. Pas un soldat exemplaire, mais un type bien.



  • Voulez-vous tuer des nazis ?

  • C’est un test ?

  • Oui.

  • Je n’ai envie de tuer personne. Je déteste les brutes, quelle que soit leur origine.

  • Bien, les hommes de grande taille ne manquent pas dans nos troupes. Ce qui nous manque maintenant c’est peut-être un gringalet.




Le symbole de l'Amérique



Captain America : The First Avenger de Joe Johnson, en tant que cinquième film de la phase une du Marvel Cinematic Universe après "Iron Man 1 et 2", "L'Incroyable Hulk" et "Thor" vient clore l'avant "Avengers". Sur un scénario de Christopher Markus et Stephen McFeely, on découvre le "Avenger" original : « Captain America ». Personnage emblématique de l'écurie Marvel créé par Joe Simon et Jack Kirby apparut pour la première fois en 1941 sous Timely Comics. Captain se dresse comme le pilier fondateur des super-héros, jusqu'à devenir un temps le chef à temps plein des Avengers. Un leadership incontestable qui démarre dans les années 1940 à travers une première aventure divertissante. Un récit captivant dans lequel on découvre Steve Rogers (Chris Evans), un homme qui rêve de s'engager dans l'armée pour faire barrière aux nazis. Refoulé plusieurs fois pour des problèmes de santé et de physique, il est finalement repéré par le professeur Abraham Erskine (Stanley Tucci) qui voit en lui un bon gars avec des valeurs ayant ce qu'il faut dans le cœur et la tête pour endosser un pouvoir surpuissant. Un candidat idéal inclus dans le projet Renaissance qui va faire de lui un surhomme. Les prémisses de Captain America, qui va lutter contre la division scientifique nazis : "HYDRA", dirigée par le terrible Crâne Rouge (Hugo Weaving). Une histoire loin d'être innovante consacrée à un personnage bien sous tous rapports, le chevalier blanc. Un super-héros exemplaire qui ne souffre d'aucune imperfection.


Captain América tire son originalité de son contraste si particulier situé durant la Seconde Guerre Mondiale. Une sombre époque dans laquelle le spectateur se retrouve bien ancré. Un cadre unique idéalisé par une conception volontairement vintage dans un style rétro flashy conférant une ambiance unique. Une élaboration surannée qui fonctionne très bien avec une photographie positivement criarde de Shelly Johnson, à laquelle se greffent les costumes démodés d'Anna B. Sheppard et les décors old school de Rick Heinrichs. La réalisation de Joe Johnson propose un révisionnisme patriotique de son contraste à travers une ferveur iconique-ironique. Une relique fantasmée kitsch qui trouve son apogée lorsque Rogers se retrouve à servir le sénateur Brandt (Michael Brandon) en jouant dans une pièce musicale propagandiste faisant écho au comics. Il y fait la promotion de l'intervention américaine contre les nazis en demandant un effort de guerre collectif. Une vision allégorique habilement mise en scène à travers la musique d'Alan Silvestri. Un moment important pour Rogers qui va se forger un nom et une image super-héroïque non méritée à travers un spectacle d'endoctrinement. Une satire intelligente du cinéaste qui laisse songeur quant à la légitimité du Captain à être le porte-étendard de son pays. C'est ainsi que Rogers se retrouve à braver les ordres en partant sur les lignes de front où il va être à la tête de sa propre unité : "le Commando Hurlants". Il va devenir la force d'intervention centrale de toute l'Europe contre HYDRA et devenir le véritable Captain América.



Je pourrais faire ça toute la journée.



Le cheminement dramatique est intéressant avec une lecture qui concilie le tragique à un humour mené avec parcimonie, le tout enrobé d'une petite romance agréable entre Steve Rogers et Peggy Carter (Hayley Hatwell). Si Captain prend en expérience en se confrontant aux affres de la guerre, on regrette que son intervention étalée sur plusieurs mois soit balayé sur une courte séquence de seulement quelques minutes. On aurait aimé le voir davantage en action avec son commando. Assister aux conséquences de cette terrible guerre. Apercevoir Captain auprès du peuple Européen pour mieux se faire aimer de lui. Cette confrontation contre HYDRA durant la Seconde Guerre Mondiale avait le potentiel pour être divisé sur deux films, voir une trilogie entière. En matière d'action, The First Avenger est un peu brouillon. Bien qu'agréables, les confrontations manquent d'impacts, d'imaginations et de reliefs. Les chorégraphies sont décevantes. En découlent des combats basiques dans lesquels on perçoit à peine la puissance surhumaine du Captain. Si bien, qu'on a du mal à se faire une idée de sa véritable force. Une action où l'épique se fait la malle bien que cela reste regardable. On apprécie la séquence d'infiltration dans les locaux industriels d'HYDRA, la poursuite en moto, les affrontements contre les hommes lance-flammes de Crâne Rouge, ou encore la lutte aérienne sur un mini-bombardier volant. Le duel final entre Captain América et Crâne Rouge bien que sympathique est d'une simplicité agaçante. Un manque d'ambition regrettable jamais à la hauteur de l'exploit de guerre du Captain América. Seul l'ultime sacrifice final du Captain se présente à la mesure de celui-ci.


Chris Evans fait un excellent travail en tant que Steve Rogers alias "Captain America". Il incarne un homme d'action qui porte des nobles valeurs telles que le courage, la vertu, l'amitié, ou encore le sacrifice. Il s'abandonne totalement aux autres comme le démontre la scène de la fausse grenade, où il se jette sur un explosif dans une tentative suicidaire de sauver les autres d'une explosion. Captain América c'est le défenseur de la veuve et de l'orphelin. Le super-héros par excellence qui s'abandonne entièrement à sa mission. Une figure quasi christique qui vie pour son symbole, celui du bouclier : « le protecteur des opprimés ». Une allégorie lumineuse qui se confronte aux ténèbres incarnés avec le génial Hugo Weaving pour Crâne Rouge. Un méchant volontairement caricatural et mégalomane, qui tel Icare de la mythologie grecque a volé trop près du Soleil en voulant s'accaparer un pouvoir qui le dépasse, ce qui lui a valu de se brûler les ailes. La dualité qui l'uni à Captain fonctionne plutôt bien. Il n'est pas l'antagoniste le plus emblématique de la saga, pour autant il marque de sa présence de par cet esprit suranné Shakespearien. Hayley Atwell sous les traits de l'agent Peggy Carter est éclairante dans un rôle de dure à cuire qui fait plaisir à voir. La romance entre Peggy et Steve fonctionne très bien. Une relation subtile à l'origine d'une bonne alchimie entre les deux personnages. Sebastian Stan pour James Barnes l'ami fidèle de Steve est appréciable. Le Docteur Abraham Erskine par Stanley Tucci est attachant. Tommy Lee Jones pour Chester Phillips est aussi rustre que honnête. Dominic Cooper en tant que Howard Stark est vraiment cool. Une belle palette de personnages atypiques qui accompagnent parfaitement le Captain. Enfin, Toby Jones incarne de manière délicieuse le Docteur Arnim Zola, n° 2 de HYDRA. Le rapport entre Crâne Rouge et Arnim Zola est absolument génial. Un bon duo de méchant.



CONCLUSION :



Captain America : The First Avenger réalisé par Joe Johnson est le long-métrage de la Phase 1 qui possède la meilleure histoire d'origine. En positionnant le récit durant la Seconde Guerre Mondiale, l'intrigue se voit conférer d'une atmosphère unique jouant intelligemment du rétro pour un résultat graphique satisfaisant. Une belle panoplie de personnages (pour beaucoup caricaturaux) au service d'une action en manque d'épique.


Un film divertissant malheureusement un peu trop sage.




  • C’est une drôle d’idée de vouloir renter dans l’armée pour une belle poupée… heu une jolie femme, je… je voulais dire un agent, pas une poupée… Vous êtes très belle, mais.

  • Vous n’avez aucun sens de ce qu’une femme veut entendre.

  • Je crois que je n’ai jamais discuté aussi longtemps avec aucune autre. Les filles ne se précipitent pas pour danser avec un type qu’elle domine d’une tête.

  • Vous avez quand même dû danser ?

  • Ça m’a toujours terrifié d’inviter une fille et depuis quelques années, j’ai décidé de me faire une raison et d’attendre.

  • D’attendre quoi ?

  • La bonne partenaire.


B_Jérémy
7
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le 6 déc. 2022

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