Bien évidemment que l'auteur de 1984 ne peut que se voir partout dans ce récit. Mais Gilliam est toujours plus complexe que ce qu'il paraît de prime abord.
Film noir ou d'espionnage mâtiné à la touche burlesque des Monty Python, Blade Runner revu par les Marx Brothers, 1984 revisité par Hitchcock, Brazil est un peu tout ça. L'Américain des Monty Python a le don pour filmer l'oppression, l'angoisse et la paranoïa.
Ici, il nous montre que les belles dictatures se cachent tranquillement derrière les paravents de la démocratie, et pour cela, il convient juste de pousser les curseurs un peu au-delà de la limite tolérable, et le tour est joué.
Mais on s'aperçoit que tous les pans de la société sont soumis aux mêmes diktats (la chirurgie esthétique, la bouffe, les médias...).
Et au milieu de tout ça, on a Sam Lowry (Jonathan Pryce), le Winston Smith de Gilliam. Mélange entre privé, droopy et samouraï, il n'arrive à s'évader de cette société que par le biais de rêves.
Ce 1984 d'opérette est effrayant, et la fin du film terrifiante en diable est là pour nous rappeler l'horreur de ce que nous avons traversé.