Bonne conduite par rigoletto-leal

On ne va jamais au cinéma pour voir un mauvais film. Quand on choisit un film c’est qu’on a quelques attentes. Avec « bonne conduite » de Jonathan Barré, j’avais envie d’une comédie un peu farfelue, un brin délirante, avec une touche horrifique « giallesque » et qui sorte un peu de l’ordinaire. Je ne sais pas pourquoi mais je sentais que ce film pouvait avoir du style comme l’ont certains bons films de genre. Et je crois que ce sont les affiches vues sur les abris bus qui m’ont fait espérer le meilleur. Car l’une des affiches propose de belles couleurs de type rouge profond évoquant un peu des films italiens de genre des années 70-80 ; et sur une autre affiche, on voit simplement une cagoule blanche laissant imaginer que le film pourrait aborder des thèmes fétichistes délicieusement tordus. De plus, cette histoire de femme victime d’un accident de la route se reconvertissant en serial tueuse revancharde et s’en prenant à des chauffards bourrins avait quelque chose d’attirant sur le papier. Mais hélas, ici c’est déception et douche froide à tous les étages car il aurait fallu un scénario travaillé et des dialogues beaucoup mieux écrits pour que la sauce prenne.

Les meilleurs acteurs du monde, avec un texte bâclé et une histoire peu aboutie, ne pourront jamais transformer un projet flou en une belle perle orfévrée. Laure Calamy, David Marsais, Grégoire Ludig, Tcheky Karyo ou Thomas VDB, aussi talentueux soient ils ne peuvent rien à l’affaire et c’est bien dommage. Reste un long métrage franchouillard virant par moment dans le régionalisme et la mauvaise ode à la Bretagne.

N’accablons pas trop le réalisateur. Mais si Jonathan barré a un jour obtenu son permis de filmer, il vient ici de perdre beaucoup de points. Personne ne va heureusement lui retirer son permis mais on a envie de lui conseiller un stage de rattrapage chez quelques-uns de ses confrères un peu plus travailleurs.

Rigoletto-Léal.