Ouf ! Woody Allen quitte enfin l'Europe et ses films un peu faciles pour un projet un peu plus ambitieux sur ses terres américaines. Avec Blue Jasmine le réalisateur retourne au drame et s'intéresse à nouveau un peu plus aux femmes. Cela faisait longtemps que l'ont avait pas vu un alter ego de Woody dans un film d'Allen. Ici, les deux personnages principaux sont deux sœurs que tout oppose. L'une, fauchée depuis que mari richissime s'est retrouvé en prison, vient s'installer chez l'autre, mère célibataire caissière prévoyant de s'installer avec son copain mécanicien.
Le film joue sans cesse sur l'opposition sociale des deux jeunes femmes qui n'arrivent jamais à être heureuses ensemble. Mais ce n'est pas le drame social qui intéresse le plus Woody Allen, mais plutôt le portrait d'une femme qui a tout perdu et qui tente de se reconstruire. Le personnage de Jeanette devenue Jasmine pour avoir plus de classe est attachant malgré ses insupportables tics de riches qui lui reste collé à la peau.
En cela la réussite du film tient surtout de Cate Blanchett, une des plus grandes actrices du monde qui trouve là son meilleur rôle. On sait dès lors que l'oscar est assuré, elle est extraordinaire de bout en bout, jusqu'à ce magnifique plan final. Il faut aussi saluer Sally Hawkins, actrice rayonnante qui existe face à Blanchett.
On retrouve dans Blue Jasmine le Woody Allen des grands films, avec une écriture intelligente, des personnages passionnants et toujours sa patte jazzy indéfectible.