Blade Ruinneur
Denis Villeneuve est un metteur en scène qu'on apprécie. Sicario, Enemy, Premier Contact... la plupart de ses œuvres sont puissantes, et on sait le bonhomme capable de mettre une beauté plastique...
le 4 oct. 2017
209 j'aime
40
Tout le monde, ou presque, était d'accord : donner une suite à Blade Runner (pas si bien reçu que cela, à sa sortie, d'ailleurs) était non seulement une hérésie mais aussi une erreur. Avec le nom de Denis Villeneuve au générique, on était tenté tout de même de dire : faut voir. Eh bien, on a vu, et le résultat n'est pas loin d'être prodigieux, dans les limites d'un genre, la SF, mais dans lesquelles le réalisateur québecois réussit à imposer sa patte d'auteur, et quelques uns de ses thèmes fétiches, sans dénaturer le sens et l'atmosphère du film de Ridley Scott. Il est vrai que Denis Villeneuve n'est pas né avec Prisoners, ses films en français montraient déjà un cinéaste singulier, et ce dès son tout premier, l'excellent Un 32 août sur la terre. Le sujet de ce dernier en est peu ou prou la recherche d'identité qui ne deviendra pas loin d'être une obsession avec Incendies puis Enemy, Premier contact et donc Blade Runner 2049. Polytechnique, peut-être son film le plus brillant, et le plus glacial, est certes à part, plus fort que celui de Gus van Sant sur un thème similaire, mais on peut, en cherchant bien, voir cette thématique majeure à nouveau abordée. Si tous les blockbusters avaient la gueule de ce Blade Runner, cela vaudrait certainement la peine d'aller les voir, tellement le film est à la fois d'une intensité (intérieure) envoutante et en même temps d'une réelle puissance (extérieure) impressionnante. Bien entendu, on pourra toujours dire que l'atmosphère du 9ème long-métrage de Villeneuve est son principal atout alors que le scénario est parfois plutôt filandreux et aurait pu être quelque peu resserré, ce qui n'est pas entièrement faux. Néanmoins, avec une poignée de scènes sidérantes de beauté ou de force, il est difficile de ne pas être admiratif surtout si l'on est adepte de films un tantinet contemplatifs, lents et très denses. Blade Runner 2049 est un bloc de poésie décadente, qui semble imprégné d'atmosphères tarkovskiennes alors que l'intrigue, elle, avec ce rapport à l'enfance et à la mémoire, peut faire penser à Citizen Kane, pas moins. Ryan Gosling est presque constamment à l'écran mais son côté imperturbable, limite passif, n'en fait pas le caractère le plus marquant du film et il se fait largement voler la vedette par ce bon vieux Harrison Ford, toujours partant pour faire le coup de poing. Et les figures féminines, douce (sublime Ana de Armas) ou dangereuse (Sylvia Hoeks) sont essentielles dans l'environnement du pâle héros. En fin de compte, la durée de 3 heures ne semble jamais pesante ni même excessive. De là à réclamer une nouvelle suite, c'est malgré tout non, sans discussion.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Au fil(m) de 2017 ..., 40 films à voir au 2ème semestre 2017 et 200 films pour une décennie (2010-2019)
Créée
le 6 oct. 2017
Critique lue 556 fois
9 j'aime
D'autres avis sur Blade Runner 2049
Denis Villeneuve est un metteur en scène qu'on apprécie. Sicario, Enemy, Premier Contact... la plupart de ses œuvres sont puissantes, et on sait le bonhomme capable de mettre une beauté plastique...
le 4 oct. 2017
209 j'aime
40
Pourquoi Blade Runner 2049 ? Cette question se posait à l'annonce d'une suite aussi intrigante qu'inquiétante et force est de constater qu'elle se pose encore aujourd'hui. La nouvelle création de...
Par
le 5 oct. 2017
161 j'aime
32
Pour ne pas être seul, on se réfugie dans une mégalopole techno. On vit les uns sur les autres dans des cités dortoirs. Et personne ne se connaît. Et les rues sont remplies, de gens qui baissent la...
le 4 oct. 2017
154 j'aime
35
Du même critique
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 27 mai 2022
75 j'aime
4
Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...
le 25 août 2021
73 j'aime
5
Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...
le 25 sept. 2021
70 j'aime
13